Ce mercredi 13 juin 2012 se sont ouvertes à Rio de Janeiro les réunions préparatoires à la conférence intergouvernementale RIO+20. Il s’agit de la plus grande conférence jamais organisée par l’ONU, qui rassemblera 50.000 participants, représentants des gouvernements, des organisations civiles et du secteur industriel et qui atteindra son point d’orgue du 20 au 22 juin avec la participation de plus de 100 chefs d’Etat.
De quoi s’agit-il ?
D’après l’ONU, la demande en biens alimentaires augmentera de 50% et la demande en énergie de 45% d’ici 20 ans, alors que la population mondiale en constante augmentation atteindra probablement 9 milliards d‘individus en 2050. Il faudra rencontrer ces réalités tout en préservant plus qu’aujourdhui notre environnement, au moyen d’un nouveau modèle de développement « durable » pour la planète, et d’enrayer la pauvreté.
Le prétendu réchauffement climatique causé par les activités humaines est évidemment présent au centre des négociations, puisqu’une nouvelle fois est affirmé le postulat qu’il n’y a plus aucun doute dans la responsabilité des pays dits développés dans le processus catastrophique qui nous attend. Les contribuables de ces pays n‘ont donc plus qu‘à payer, et à subsidier des pays parmi lesquels se trouvent leurs principaux concurrents commerciaux, comme la Chine, l’Inde ou même le Brésil parmi d‘autres.
Pour parler du Brésil notamment, je notais une dépêche du 26/10/2009 de l’agence Chine Nouvelle: « Dans le cadre de la lutte contre la déforestation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le Brésil va recevoir de l’ONU des crédits carbone à raison de 8 à 16 milliards de US$ par an. » Je me pose à ce sujet une petite question : ces intentions ont-elles été suivies d’effet, alors qu’on reproche précisément au Brésil sa politique actuelle débouchant sur la destruction grandissante de son patrimoine forestier.
Un deuxième petit exemple : la Banque Européenne d’Investissement annonçait le 03.10.2010 : « La Banque Européenne d’Investissement, bras financier de L’Union Européenne, va allouer à la Chine un deuxième prêt de 500 millions de dollars pour l’aider à luttier contre le réchauffement climatique. Un premier prêt du même montant avait déjà été accordé en 2007». Je ne sais pas si vous percevez tout l’humour (noir) de cette annonce d’aide à notre principal concurrent, qui d’autre part refuse toute contrainte dans la lutte contre les émissions de CO2 .
Enfin, le « fonds vert », issu de la conférence de Cancun, prévoit à partir de 2020 le versement de 100 milliards de dollars par an venant des pays « riches » vers les pays « pauvres », afin de lutter contre les conséquences des changements climatiques.
Un rapport récent d’Eurodad (Réseau européen sur la dette et le développement) tire la sonnette d’alarme. Des montants considérables qui étaient destinés à la lutte contre le réchauffement climatique auraient transité par des paradis fiscaux, rendant impossible tout contrôle sur leur destination finale et leur utilisation. Je ne pense pas que cette annonce fut suivie d’un effet quelconque imposant certaines règles contraignantes. http://www.euractiv.com/fr/climat-environnement/fonds-aide-pour-le-climat-et-par-news-512409
Plus que jamais, nous nous retrouvons devant une aide « provenant des pauvres des pays riches pour les riches des pays pauvres ». A Rio, le G77, groupe qui réunit les pays en voie de développement et la Chine, va proposer la création d’un fonds de 30 milliards de dollars par an, destiné cette fois-ci à financer le « développement durable ».
Les pays en voie de développement, dans les travaux préparatoires, ont déjà exprimé leurs craintes qu’une économie pauvre en carbone ne bloque leur propre développement.
Les contradictions surviennent de tous côtés et les objectifs plus que flous et tellement généraux de cette conférence laissent entrevoir non pas un échec, car les marques de bonnes intentions ne manqueront pas dans le communiqué final, mais une absence d’objectifs réalistes débouchant sur des applications pratiques. Comme disait ma grand-mère (paix à son âme) : qui trop embrasse mal étreint.
Une seule conséquence est raisonnablement prévisible : la poursuite du pillage de ce qui reste dans notre portefeuille, au nom d’un idéalisme écologique basé sur une foi béate mais pas innocente politiquement, au mépris des véritables enjeux que sont la faim dans le monde, l’accès à l’eau potable et la lutte contre les maladies, qui auraient pu être largement rencontrés avec les centaines de milliards de dollars qui ont déjà dépensés pour contrer des évolutions climatiques, sur lesquelles il devient de plus en plus évident que nous n‘avons en fait aucune possibilité d’action.
VOTRE COMMENTAIRE EST BIENVENU.
Jo Moreau.
« » » »Le prétendu réchauffement climatique causé par les activités humaines est évidemment présent au centre des négociations, puisqu’une nouvelle fois est affirmé le postulat qu’il n’y a plus aucun doute dans la responsabilité des pays dits développés dans le processus catastrophique qui nous attend » » » »
Dommage que ces mots vous classent d’office dans le camp des négateurs, ça vous enlève toute crédibilité. D’autre part se raccrocher à un système économique qui n’apporte rien de bon sur le long terme démontre une obstination idéologique malsaine.
J’aimeJ’aime