LES EVENEMENTS EXTREMES ET LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Monsieur J-P. Van Ypersele -le vice-président du GIEC que le monde entier nous envie-, vient d’exprimer dans les médias son appréciation sur les évènements météorologiques extrêmes qu’on observe dans le monde.(1)

« Cela va être de plus en plus difficile de ne pas relier les événements climatiques à l’évolution du climat(…) Mais dans un climat, qui change bien sûr, la probabilité des événements extrêmes et l’intensité d’une bonne partie des événements extrêmes augmentent. »

Pour appuyer ses déclarations, qui en soit peuvent être valablement défendues et le sont d‘ailleurs par certains scientifiques, il déclare se fonder sur le dernier rapport du GIEC consacré à ce sujet.

Le résumé de ce rapport destiné aux décideurs politiques (2), énumère les différents facteurs qui pourraient être à l’origine des catastrophes climatiques. Si « le changement climatique d’origine anthropique » figure toujours en bonne place, (bon sang ne peut mentir, mais on notera le changement sémantique définitif de « réchauffement climatique » utilisé il y a quelques années en « changement climatique »), pour la première fois le GIEC reconnaît un large éventail d’autres causes concommitantes parmi lesquelles la variabilité naturelle du climat et le développement socio-économique.

La bonne nouvelle, c’est que l’homme n’est plus le seul responsable des épouvantables catastrophes qui nous attendent, par les gaz qu’il émet inconsidérément.

Judith Curry (PhD – Climatologue – Sciences Geophysiques Georgia Institute of Technology – Membre du Conseil scientifique de la NASA) a effectué une excellente analyse de ce rapport, que je vous engage à lire (3).

Toutefois, ma démarche est ici de mettre en avant les opinions de scientifiques qui divergent des conclusions du GIEC, que ce soit sur la réalité de l’augmentation de la fréquence des évènements extrêmes, ou de leur intensité. Comme pour d’autres points du vaste sujet des changements climatiques, il faut clamer que le débat reste ouvert. (Je précise toutefois que certains ne contestent pas la thèse de l’influence humaine sur les changements climatiques).

Le météorologue Joe BASTARDI , par exemple, relève que ces évènements sont compatibles avec les cycles climatiques tels que la Terre a toujours subis, et que le CO2 d’origine humaine n’y est décidément pour rien. Les pires inondations qu’ont connu les USA dans les temps récents, ont par exemple eu lieu en 1927 et 1937, tandis que la pire sécheresse prit place en 1934. Les plus puissantes tornades et ouragans eurent lieu en 1925 et 1938. (4)

Monsieur Emmanuel GARNIER, Historien – Maître de conférence à l’Université de Caen (F) , déclare entre autres qu’il y a eu en France, plus d’ouragans au XVIIIe siècle qu’au XXe. Il ressort de son étude que les évènements extrêmes (sur notre continent) ne sont pas significativement plus importants aujourd’hui que dans le passé.  Dans son rapport établi suite à la tempête Xinthia, il met l’accent sur la recherche des médias et d’un certain monde politique de rattacher à tout prix ces évènements extrêmes aux changements climatiques. En effet, dit-il, « la liaison opérée ou non entre les deux phénomènes induit pour les décideurs des réponses très différentes et engage financièrement la communauté nationale dans des voies diamétralement opposées. » (5) On ne peut mieux cerner, en quelques mots, tout l’enjeu du débat climatique.

Kerry EMANUEL, – Climatologue – Professeur de Météorologie – Director of the Program in Atmosphere, Oceans and Climate Massachusetts Institute of Technology – Spécialiste des ouragans déclare, quant à lui, que même en tenant compte d’un réchauffement climatique substantiel, la fréquence et la puissance des ouragans peuvent ne pas augmenter de façon sensible lors des 200 prochaines années. (6)

Stanley GOLDENBERG – M.D – Météorologue à la division Hurricane Research Division de la NOAA – ex Directeur au National Hurricane Center, conteste que le réchauffement global aurait une influence mesurable sur le nombre et la puissance des ouragans. Il insiste sur le fait que de nombreux scientifiques s’occupant de cette matière sont également de cet avis (7) .

Il faut également tenir compte de la fiabilité des mesures. Celles couvrant les ouragans de l’ Océan Atlantique ne datent que de quelques décennies. Une reconstruction de cette fréquence montre que les 270 dernières années furent particulièrement pauvres en ce genre d’évènement, et l’augmentation constatée ne reflète qu’un rattrapage vers une situation normale. (Bjorn MALMGREN – PhD – Professeur émérite en Géologie marine et Paléoclimatologie- Göteborg University )(8)

Rejoignant cet avis, Max MAYFIELD, MS – Météorologue – Ex directeur du National Hurricane Center (Floride) – Président régional de l’Organisation Météorologique Mondiale.- Spécialiste des tempêtes tropicales et des ouragans, relie l’augmentation constatée des ouragans à un cycle naturel, et s‘il ne nie pas l‘influence d‘un éventuel réchauffement climatique sur le mécanisme des ouragans, il faut aussi tenir compte des changements dans les méthodes de mesure, et de l’introduction de l’outil satellitaire qui est très récent. L’impact de ces cyclones a également été rendu plus meurtrier par l’accumulation des populations près des côtes. (9)

Parmi d’autres, Gabriele VILLARINI, PhD – Dept Civil and Environmental Engineering – Princeton University , s’interroge également sur les méthodes d’observation utilisées. (10)

Qu’il me soit permis d’insister sur un point : je n’ai repris ici que quelques-unes des opinions exprimées sur le sujet, parmi beaucoup d’autres.

Relier directement des évènements extrêmes au réchauffement climatique parait donc beaucoup trop simpliste et manichéiste. Les utiliser pour conforter la thèse du réchauffement climatique (dont l’homme est bien entendu responsable) est illustré par Frank TIPLER ( PhD – Physicien mathématicien – Professeur à Tulane University of New Orléans) : « La théorie du réchauffement climatique causé par l’homme est une pseudo-science. Comme l’astrologie, n’importe quel évènement confirme cette théorie ». (11)

Les ouragans et tornades ne sont évidemment pas les seuls évènements extrêmes dont on peut accuser le réchauffement climatique. La hausse du niveau des mers, et les mouvements marins en général, peuvent être classés dans cette catégorie.

Ceux qui me font le plaisir de suivre mes « listes de scientifiques sceptiques » peuvent aussi prendre connaissance de quelques climats extrêmes que nous connûmes dans les siècles passés, et nous pouvons y classer les « transgressions dunkerkiennes » qui virent la mer conquérir plusieurs kilomètres de terre. Les chroniques, qui n’ont évidemment aucune valeur scientifique faute de mesures certaines, peuvent être complétées par un extrait des quelques témoignages épars qui suivent, et qui, pour la plupart, concernent directement la côte belge. Il ne faut donc pas scruter les îles exotiques pour trouver des éléments à ce sujet :

– EECKE La cité fut engloutie en une nuit au Ve siècle. Le site est aujourd’hui un marais à proximité de Merckeghem.

-KOKSIJDE Lors de grandes tempêtes, des objets qui s’échouent sur la plage attestent de la présence au large, d’anciens habitats datant des premiers siècles de notre ère.

– NIEUWE YDE Vestiges de la cité sous les dunes, au lieu dit Vloedgat, à Oostduinkerke . Le village avait été détruit précédemment par la mer lors de la grande tempête de 1394.

Pour ces catastrophes au moins, on peut affirmer une chose sans crainte d’être démenti : les activités humaines n’y sont pour rien.

ANNEXES

(1) http://www.rtbf.be/info/societe/detail_dernier-rapport-du-giec-sur-le-climat-les-evenements-extremes-sont-en-hausse?id=7766892

(2) http://ipcc-wg2.gov/SREX/images/uploads/SREX-SPMbrochure_FINAL.pdf

(3) http://judithcurry.com/2011/11/18/ipcc-special-report-on-extreme-events/

(4) http://www.statecollege.com/news/columns/can-america-last-only-if-we-use-the-lessons-of-the-past-792940/

(5) http://securite-commune-info.info/documents/crues/Xynthia_RappParlemHistoire040710.pdf

(6) http://www.chron.com/business/technology/article/Hurricane-expert-reconsiders-global-warming-s-1755364.php

(7) http://www.mrc.org/node/26917

(8) http://www.nature.com/nature/journal/v447/n7145/full/nature05895.html

(9) http://www.examiner.com/article/former-hurricane-center-director-global-warming-ruled-out-from-katrina-and-2005-season

(10) http://www.agu.org/pubs/crossref/2011/2010JD015493.shtml

(11) http://www.urgentagenda.com/PERMALINKS%20IV/DECEMBER%2008/22.P.WARMING.html

VOS COMMENTAIRES SONT BIENVENUS.

Jo Moreau

5 commentaires sur “LES EVENEMENTS EXTREMES ET LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

  1. Tiens tiens….
    Le «réchauffement climatique global d’origine anthropique» est devenu le «changement climatique d’origine anthropique» et le mot global a disparu???

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  2. Tiens tiens….
    Le «réchauffement climatique global d’origine anthropique» est devenu le «changement climatique d’origine anthropique» et le mot global a disparu???

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  3. Tout en affirmant être et rester objectif, l’on ne peut nier les vérités scientifiques qui commencent à prendre toutes leurs place dans le « dérèglement climatique » actuel. L’éminent sismologue roumain Gheorghe Marmureanu vient dernièrement de défrayer la chronique scientifique en affirmant, suite aux 39 séismes en 48 heures sur l’ensemble de la planète, reconnaissant il est vrai des conclusions catastrophiques : « Gheorghe Marmureanu qui travaille à l’Institut national de Physique du Globe en Roumanie, estime que la planète peut et va s’effondrer après cette série de tremblements de terre massif qui a eu lieu en seulement 48 heures » ! Il ajoute : « Les scientifiques ne trouvent pas d’explication pour les tremblements de terre, 39 qui ont secoué la planète en seulement 2 jours. « Quelque chose ne va pas! Il y a trop de forts tremblements de terre. C’est un événement extraordinaire qui ne peut pas être expliqué par la science. Second problème, il n’y a aucune relation entre les tremblements de terre qui ont secoué le monde au cours des derniers jours, ce qui s’est passé en Indonésie est inattendu, et ne peut pas être expliqué par la science. Les statistiques montrent que dans cette région de l’Asie, il y a un grand tremblement de terre tous les 500 ans environ. Toutefois, depuis 2004, il y a déjà eu trois tremblements de terre avec des magnitudes supérieures à 8, et ceci est hors de toute statistique. « Quelque chose ne va pas! Il y a trop de grands tremblements de terre dans la région indonésienne « , prévient le scientifique.
    Alors nous devons remarquer que ce sont des scientifiques qui s’expriment et donc contrairement à ce qu’ils disent ils comprennent et nous apportent des informations importantes à la compréhension de ces phénomènes, à condition de bien vouloir réunir la somme des compétences et des résultats scientifiques.
    Ce que je veut dire c’est que dans ces milieux concurrents et non solidaires apparemment, sciemment ou non, et inefficaces s’ils restent ainsi sur ces positions, le citoyen peut tout de même se faire une idée. Et l’opinion à laquelle je me rallie, fait part de la remarque pertinente de beaucoup de scientifiques qui après étude ont conclu à la possibilité de voir les séismes et autres éruptions volcaniques être la résultante d’une compression de l’écorce terrestre dû à l’accentuation du niveau des eaux que crée la fonte des pôles qui amène donc à une élévation des mers et océans. Des vérités pour moi incontournables et qui vient expliquer cette multiplicité et aggravation des séismes et autres éruptions.

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  4. Monsieur Moreau,
    Jez crois que vous devriez lire ou relire avec attention le rapport du GIEC, vous vous rendrez compte que les évènements extrêmes ne concernent pas ou peu les cyclones et autres ouragans….
    Pour ce qui est de vos références Bastardi a vraiment une courte vue, la sécheresse qu’ a connu récemment le Texas est la pire qu’a connu cet état, quant à la Californie, ce problème devient récurrent. A contrario on pourait parler des inondations qui ont frappé le Sud Est asiatique… La corne de l’ Afrique pose aussi quelques problèmes, et les exemples sont encore nombreux.

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