LA CHASSE A L’ HERESIE CLIMATIQUE AU XXIe SIECLE.

Frank Furedi – PhD -Professeur de Sociologie à l’Université du Kent – Auteur de plusieurs ouvrages sur la Politique de la Peur – est un sociologue qui explore les réactions de notre société face à la peur, le risque et l’inconnu. Il pose la question : la persécution de la dissidence est-elle un danger pour la démocratie, la liberté et la vérité elle-même ? Il traite du déni appliqué notamment au débat climatique, alors que les GIECosceptiques sont traités de « deniers » outre Atlantique, ou de « négationnistes » dans nos belles contrées.

Voici de larges extraits de son texte (1), dans une traduction « maison ».

Bonne lecture,

Jo Moreau.

La société contemporaine est plus à l’aise avec des valeurs floues plutôt qu’avec une seule valeur à laquelle chacun pourrait adhérer. Au lieu de LA vérité, la société préfère une interprétation sur LES vérités. La célébration du non-jugement et de la différence peut être interprétée comme une tentative d’éviter d’avoir à poser des jugements moraux. Les éducateurs informent constamment les étudiants universitaires – en particulier dans les sciences sociales et humaines – qu’il n’existe ni réponse exacte ni erronée. Au lieu d’un code moral explicite, la société occidentale cherche à contrôler le comportement à travers une rhétorique diffuse qui évite de prendre position face à des questions existentielles fondamentales.

Paradoxalement, l’absence de clarté morale encourage le développement de comportements intolérants. Dans un monde où les moralistes professent la difficulté de distinguer clairement le bien du mal, il est important qu’une frontière soit tracée entre un comportement acceptable et inacceptable. L’Holocauste a été extrait de son tragique contexte historique, et transformé en une métaphore générique du mal. La pollution de l’environnement est associée à une représentation très visuelle de la dépravation morale. La découverte de nouveaux tabous fait partie du travail des chasseurs d’hérésie aujourd’hui. Les très rares exemples de mal indiscutable – la pédophilie, l’Holocauste, la pollution – sont constamment mis en évidence pour cibler les actes de transgression morale potentielle.

Au cours des deux décennies de ce 21e siècle, l’acte de déni est devenu la caractéristique la plus assimilée à l’ hérésie .

La stigmatisation du déni a dépassé le domaine des controverses historiques entourant les actes de génocide, à d’autres sujets de débat.Le déni  a acquis le statut d’un blasphème qui peut s’appliquer à diverses controverses. Un adversaire des climato-sceptiques constate que les formulations «changement climatique »,« réchauffement climatique », « impacts humains » contiennent en eux-même une forme de déni (dans le sens où elles admettraient des causes naturelles plutôt que l’exclusive responsabilité humaine).

Il semble que les croisés de la morale, dénonçant l’acte de déni à l’occasion de sujets de plus en plus diversifiés, ne peuvent plus le différencier d’une divergence d’opinion. L’inflation rhétorique des conséquences du déni est éclairée par le désir de construire une idéologie plausible du mal. Le terme même «déni» implique que ce qui est en jeu est le statut de la vérité. Ceux qui nient refusent délibérément de reconnaître la vérité évidente, ce qui les exclut d’avoir voix au chapitre.

Malheureusement, ne pas accepter une sagesse révélée est souvent interprété non pas comme un désaccord, mais comme un acte de déni – et avec la stigmatisation du déni, cette accusation a acquis la forme d’un blasphème laïc. La revue « Nature » a justifié ainsi son rejet d’ un livre écrit par un auteur sceptique sur la pensée écologiste dominante : « Le texte emploit la stratégie de ceux qui, par exemple, font valoir que les homosexuels ne meurent pas du sida, que les juifs n’ont pas été sélectionnés par les nazis pour l’extermination, et ainsi de suite. » La suggestion selon laquelle il existe une stratégie commune du déni utilisé dans ces trois problèmes à forte charge émotive trahit l’imagination conspirative des chasseurs d’hérésie.

La stigmatisation du déni est une ouverture vers une demande de censure, tendant à réduire au silence toute personne qui émet des doutes quant à la représentation catastrophique du changement climatique. De tels sceptiques sont fréquemment stigmatisés comme «deniers du réchauffement de la planète» et leur comportement est souvent comparé à celui des négationnistes antisémites de l’Holocauste. Certains avocats de la cause prônent une politique de tolérance zéro sur la justification de leur croisade: l’argumentaire utilisé pour condamner l’hérétique fait généralement appel à une autorité sacrée qui ne doit pas être remise en cause. Selon ce modèle, la «preuve écrasante» sert d’équivalent à la vérité religieuse révélée et ceux qui osent interpeller les «scientifiques de réputation incontestée» – c’est-à-dire une nouvelle caste sacerdotale – sont coupables de blasphème.

Les chasseurs d’hérésie qui accusent leurs adversaires d’un « déni écologique » préviennent également que «le temps pour disserter est révolu». Il semble que le déni écologique ou le refus d’adopter un discours écologique soit le préalable à une longue liste de «crimes écologiques». Ceux qui combattent la nouvelle hérésie ne peuvent souvent pas résister à la tentation de refuser tout débat. Certains prétendent que, comme les négateurs de l’Holocauste, ceux qui refusent d’avaliser le récit sacré sur le réchauffement climatique devraient simplement être réduits au silence dans les médias. « Il arrive un moment dans le journalisme où la recherche d’équilibre devient irresponsable », affirme Scott Pelley, journaliste de CBS, en justifiant cette censure orientée. De ce point de vue liberticide, les médias ont la responsabilité de réduire au silence les deniers du réchauffement planétaire par tous les moyens nécessaires.

Les combattants du déni ne se contentent pas seulement de réduire leurs adversaires au silence. Dans la tradition de la chasse à l’hérésie, ils veulent aussi infliger des châtiments à ceux qui nient la vraie vérité.

Le journaliste australien Margo Kingston a écrit « David Irving a été arrêté en Autriche pour déni de l’Holocauste » peut-être « y a-t-il lieu de faire en sorte que le déni du changement climatique soit une infraction ». Pourquoi? Parce que c’est un «crime contre l’humanité, après tout». David Roberts, un journaliste du magazine en ligne Grist , voudrait également voir les climato-sceptiques poursuivis au même titre que les criminels de guerre nazis. Avec le ton au vitriol caractéristique des inquisiteurs dogmatiques, il note que «nous devrions avoir des procès pour crimes de guerre pour ces bâtards», en ajoutant «une sorte de Nüremberg du climat».

Les arguments utilisés par les inquisiteurs dogmatiques suggèrent que le déni constituait l’arme employée par la religion traditionnelle pour classer des idées immorales ou dangereuses. Il y a longtemps, les théocrates se sont rendus compte que l’autorité de leur système de croyance serait renforcée si elle s’appuyait sur le fait que « Dieu punit l’impiété ». En outre, ils doivent également être punis en raison de l’impact néfaste que leur blasphème a sur les autres. Les inquisiteurs d’aujourd’hui ont adopté un point de vue semblable et insistent pour que, puisque les gens doivent être protégés contre l’incrédulité, sa répression constitue un comportement responsable.

(1) https://iainews.iai.tv/articles/21st-century-heresy-hunting-auid-491

 

 

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6 commentaires sur “LA CHASSE A L’ HERESIE CLIMATIQUE AU XXIe SIECLE.

  1. beaucoup de blabla pour ce qui se résume en quelques mots: l’absentéisme et irresponsabilité politiques mettant en danger l’équilibre économico-social d’un pays , où chaque citoyen devient le justicier de l’autre !
    si vous pourriez vous exprimer dans un langage clair et non si pompeux… Tous les citoyens belges n’ont pas effectués de hautes études. Perso , je me mets au niveau de tous. Nul besoin de grandes phrases pour démontrer les failles d’un système!
    Si mes confrères universitaires afficheraient un peu moins leurs prétentions littéraires ou scientifiques, on pourrait peut être améliorer le quotidien du citoyen, lésé par un système belge déficient et dangereux.

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  2. beaucoup de blabla pour ce qui se résume en quelques mots: l’absentéisme et irresponsabilité politiques mettant en danger l’équilibre économico-social d’un pays , où chaque citoyen devient le justicier de l’autre !
    si vous pourriez vous exprimer dans un langage clair et non si pompeux… Tous les citoyens belges n’ont pas effectués de hautes études. Perso , je me mets au niveau de tous. Nul besoin de grandes phrases pour démontrer les failles d’un système!
    Si mes confrères universitaires afficheraient un peu moins leurs prétentions littéraires ou scientifiques, on pourrait peut être améliorer le quotidien du citoyen, lésé par un système belge déficient et dangereux.

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  3. Bonjour,
    J’ai bien noté que l’activité humaine est négligeable en regard de la production de CO2 de la nature. Et que donc il est inutile de s’en faire car nous ne pouvons intervenir dans le changement climatique. Au fait, lorsqu’un seau d’eau est plein, il suffit d’une goutte pour le faire déborder. Et si l’activité humaine était la goutte d’eau ?

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  4. @Mary Raskin Ceci est la traduction (maison)d’extraits d’un texte dont vous trouverez le lien en bas du billet. Il est ce qu’il est,mais votre commentaire s’adresse-t-il bien à ce billet-ci ?

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  5. @istasse arthur. Merci pour votre intérêt. Votre remarque serait valable si le seau rempli, soit les rejets naturels de CO2, étaient rigoursusement identiques d’année en année. Il est évident que ce n’est pas le cas.

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