Dès après la fin de la seconde guerre mondiale, l’ONU eut à gérer des millions de réfugiés, de « personnes déplacées », qui erraient dans une Europe dévastée et en proie à des redécoupages géopolitiques.
Il y avait bien sûr les rescapés des camps d’internement et des camps de concentration nazis, les prisonniers et travailleurs de diverses provenance mais qui, pour des raisons variées, ne désiraient pas être rapatriées dans leur pays d’origine (notamment les Soviétiques, considérés comme traîtres s’ils avaient été faits prisonniers), les 2 ou 3 millions de germanophones expulsés de Pologne et de Tchécoslovaquie, 250.000 juifs rescapés des camps ou issus de différents pays du théâtre des opérations, les apatrides, les enfants et personnes isolées à la recherche de leur famille souvent dispersée ou décimée.
Ce problème fut successivement pris en charge par l’UNRRA (United Nations Relief and Rehabilitation Administration) sous l‘autorité du SHAEF (Supreme Headquarters of the Allied Expeditionary Forces), l’IRO en 1948 (International Refugiee Organisation). En 1951, l’ UNHCR (United Nations High Commissioner for Refugees) fut créé et est toujours opérationnel pour gérer cette problématique très spécifique.
Le premier grand défi auquel fut confronté l’UNHCR en Europe fut l’afflux brutal de 170.000 réfugiés hongrois qui fuyaient leur pays après l’invasion des troupes soviétiques en 1956.
A l’heure actuelle, les chiffres sont très variables mais on estime que 43 millions de personnes de par le monde doivent être considérées comme candidats réfugiés ou personnes déplacées, chiffre qui comprend vraisemblablement les émigrés clandestins.
La situation actuelle en Afrique et au Moyen Orient, juste après les bouleversements en Tunisie, en Egypte et ceux en cours en Libye, Barhein, Yemen semblent n’être que les prémices d’un changement fondamental dont nul ne peut prévoir les développements dans beaucoup de pays du monde sous régime autoritaire, ou même démocratique (voir le Liban), en ce compris la Chine.
Il ne faut pas se faire de douces illusions : le passage d’un système autoritaire à un système peu ou prou démocratique ne se fera pas en un tournemain, et dans le respect sympathique des anciens tenants des régimes renversés. On peut s’attendre dans ces pays à des années de troubles, de remises en cause, de résultats d’élections aussitôt contestés par ceux à qui ils sont défavorables.
Cette instabilité fait craindre dès à présent un afflux prochain de centaines de milliers de migrants en Europe (certains parlent déjà d‘un million et demi de personnes), composés de groupes de provenances diverses, souvent antagonistes du point de vue non seulement ethnique, mais également politique ou religieux.
Et contrairement à ce qui s’est passé dans une Europe d’immédiate après-guerre confrontée à une tâche gigantesque de reconstruction et de remise en route de l’outil agricole et industriel, en proie à un déficit criant de main-d’oeuvre masculine disparue dans les combats, cet afflux massif se fera aujourd’hui dans un continent confronté à une crise profonde et à un sous-emploi déjà préoccupant.
Dans ces conditions, qu’on le veuille ou non, ces immigrants se heurteront de plus à l’hostilité larvée ou affirmée de nos populations.
Alors, il paraît indispensable d’envisager dès à présent et de planifier des structures aptes à accueillir l’éventuel afflux massif de ces réfugiés potentiels, en tenant compte de leur diversité, sous la responsabilité et avec les moyens humanitaires et financiers de l’ONU.
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Jo Moreau
Il convient surtout de fermer VIGOUREUSEMENT nos frontières et d’expulser tout qui les franchirait illégalement !
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