Une idée fait de plus en plus son chemin dans certains milieux, y compris politiques : pour sanctionner le fait qu’un de ses rejetons filerait du mauvais coton, on suspendrait le versement de tout ou partie des allocations familiales afférentes au délinquant, sous prétexte de mauvaise éducation.
On punirait ainsi tout un noyau familial des fautes d‘un de ses composants, en épargnant le principal fautif, ce qui est un comble. D’autant plus que nous sommes souvent face à un milieu socio-familial défavorisé ou déraciné qui bénéficie souvent de revenus extrêmement réduits, et qui devra malgré tout continuer à subvenir aux besoins journaliers les plus élémentaires. Il n’est pas rare d’ailleurs que ce type de problème se pose dans des familles monoparentales, où la mère est le seul parent qui doive affronter un adolescent violent et dominateur.
Il faut poser la question : ces parents qui « capitulent » dans l’encadrement de jeunes devenus de véritables délinquants , -et qui souvent en sont les premières victimes- sont-ils bien les seuls responsables de cet état de fait.
Face à un déferlement de messages permissifs tous azimuts délivrés par la société actuelle, il faut réaliser que le seul rôle des parents consiste encore, suivant l’âge de l’enfant, à délivrer des signaux élémentaires, style çà c’est bien et çà c’est mal, ou plus tard à entretenir un dialogue de responsabilisation, si bien sûr l’ado est ouvert à ce type de dialogue, et surtout si les parents en ont la capacité intellectuelle.
Politiquement parlant, il est évidemment satisfaisant d’avoir enfin mis le doigt sur des responsables : les parents démissionnaires, (et accessoirement l’école), et les mettre face à leurs responsabilités (?) avec une mesure électoralement gratifiante mais totalement inefficace…
Je suis contre cette mesure, qui si elle devait voir le jour, me parait injuste et peu encline à modifier quoi que ce soit dans un comportement violent, qui trouve son épanouissement plus dans la « famille de substitution » -soit la bande urbaine-, que dans le noyau familial proprement dit.
Il existe d’autres mesures bien plus efficaces, mais qui demandent un courage politique que n’ont pas nos décideurs, et qui passent par le refus de l’apartheid et de la ghettoïsation organisée par notre belle société multiculturelle, la lutte sans merci contre le commerce et l’usage de drogues aussi bien dures que soi-disant douces, la tolérance zéro surtout vis-à-vis des jeunes, (sans nécessairement déboucher sur la prison ou l’IPPJ) parmi d‘autres. Je reviendrai ultérieurement sur les raisons de la déliquescence de notre société, raisons qui sont en fait connues de tous, mais que plus personne n’ose exprimer ni surtout combattre.
Et puisque la délinquance passe souvent par la déscolarisation, je remets en avant une idée que j’avais déjà exprimée sur ce blog : des indemnités de chômage proportionnelles à la qualification scolaire ou professionnelle acquise par le jeune arrivant sur le marché du travail ,
voir http://belgotopia.blogs.lalibre.be/archive/2009/05/21/le-chomage-des-jeunes.html
Certains rétorqueront qu’à terme, il s’agit également d’une mesure financière qui défavorise la famille, mais une telle mesure aurait l’avantage de rencontrer une partie du problème anticipativement, et pourrait avoir un véritable impact sur la motivation des parents et du jeune, sans bien sûr avoir la prétention de régler un problème devenu très aigu ces dernières heures, dans notre belle capitale européenne…
D’ ACCORD ? PAS D’ ACCORD ?? LAISSEZ-MOI VOTRE COMMENTAIRE !
Jo Moreau
Dans la plupart des cas, la suppression des allocations familiales des délinquants fera prendre conscience aux parents laxistes qu’il y des limites à la permissivité dans l’éducation. Ces parents arrêteront peut-être de considérer leurs enfants comme des revenus complémentaires.
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Bonjour, je rejoins Aldebaran, nous sommes actuellement sous le coup (pathos) de faits graves commis par certains jeunes. Mais nous ne connaissons pas leur état familial, nous ne savons pas pourquoi ils en sont arrivés là (je ne leur cherche pas d’excuse ils doivent être remis à l’ordre)… ni si les parents sont en partie ou totalement responsables de leur « déviation ». Etablir une loi généralisante et pénalisant tous les parents serait pour moi injuste . Il faut prendre du recul . J’ai, dans mon entourage, eu l’occasion de côtoyer des parents (famille « unie » ou monoparentale) dont un rejeton glissait doucement sur la mauvaise pente, et ces parents ont essayé de bouger, ils ont contacté eux mêmes soit la police, soit le juge de la jeunesse, réponse : on ne peut rien faire tant qu’il n’a pas commis un délit grave (en gros) . Ce qui veut dire que ces parents tiennent l’enfant comme ils peuvent tant qu’il est mineur . Et puis une fois la majorité ils préfèrent lui demander de quitter le cocon familial (car celui ci aura en général été bien chahuté pendant ces années) . Et ces parents là, je peux vous l’assurer ne voient absolument pas leurs enfants comme un revenu supplémentaire mais bien comme leur petit garçon ou petite fille dont ils n’arrivent plus à comprendre le fonctionnement, plus de contact possible, ils sont réellement en détresse .
A contrario il faut aussi en être conscient et oser en parler : certains parents ne sont intellectuellement ou émotionellement pas capables d’élever leurs enfants . Je dis émotionellement car tous les parents n’aiment pas forcément leurs enfants de la manière qui leur permettrait de devenir des citoyens responsables (parents toxiques) .
Bref tout ça pour dire que je suis totalement contre la généralisation . Et totalement pour des actes forts (tels que décrits par Aldebaran) qui permettent à la société de mettre en garde et de responsabiliser plutôt que de punir tous azimuts afin de se décharger d’un poids forcément devenu trop lourd .
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