Le Professeur Istvan Marko s’est penché sur le sort prétendument tragique des ours blancs, un symbole largement utilisé par les puissants lobbies environnementalistes tels que Greenpeace ou le WWF pour embrigader notamment les plus jeunes dans leur sillage politico-idéologique.
Ils bénéficient de l’appui très intéressé de multinationales, qui se sont vues offrir là un moyen rêvé de doper leurs ventes avec de bons sentiments.
Rappelons que le Professeur Marko s’exprime à titre personnel.
Jo Moreau.
Ours blancs, boisson gazeuse et ONG, un cocktail insipide
Papa, Maman, Fifille et Fiston nounours blancs érigent avec entrain un bonhomme de neige en forme … d’ours blanc. Les yeux brillants, un peu humides, ils l’admirent un instant. Pourtant, quelque chose semble manquer pour compléter vraiment leur œuvre. Suspense insoutenable. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Il s’agit d’une bouteille callipyge d’une sombre boisson gazeuse ! Ouf ! La petite famille ours blanc peut enfin se réjouir pleinement tout en avalant une large gorgée de ce breuvage pétillant.
Fondu enchaîné. Une représentante de WWF nous apprend que les ours polaires sont une espèce en voie de disparition (à cause de la boisson pétillante ?), que cette disparition s’accélère et que nous devons faire un maximum de dons à cette ONG afin de protéger ces animaux bien sympathiques qui souffrent horriblement du … réchauffement climatique. Ce dérèglement terrible des températures de notre planète – dû à l’Homme, bien entendu – est responsable d’une diminution tragique de la banquise arctique, réduisant ainsi fortement l’habitat indispensable à la survie et à l’alimentation des ours polaires. Pour éviter « que les ours polaires ne disparaissent d’ici la fin du siècle », WWF propose notamment de lutter contre les dérèglements climatiques (sic.) de préserver la banquise. Un programme aussi original mérite d’être souligné.
WWF, comme Greenpeace, est une organisation militante écologique qui utilise toutes les armes médiatiques à sa disposition, dont la désinformation contrôlée. Un exemple illustratif est le rapport sur la disparition, prévue pour 2035, des glaciers de l’Himalaya. Ce document non-scientifique, écrit spécifiquement pour WWF et dont le but est de marquer les esprits en effrayant le public, a été repris dans un chapitre du 4ème rapport du GIEC, cet organisme onusien qui se targue de ne prendre en compte dans sa bible climatique que des articles publiés dans la littérature scientifique « peer-reviewed ». Honnêteté, quand tu nous tiens !
Quant aux ours polaires, ils sont devenus dans l’esprit populaire et bien malgré eux le nouveau symbole écologique d’une lutte contre le réchauffement climatique. Qui ne se souvient de cette photo d’un malheureux ours blanc dérivant sur un minuscule morceau de banquise vers une mort certaine ? Notre cœur se brise d’émotion. Et pourtant, cette photo n’est qu’un trucage, un montage dans lequel l’ours, le morceau de banquise et la mer ont été pris de trois sources différentes et fusionnés en un seul document, une duperie classique de certaines organisations militantes pour frapper les esprits.
Et les faits scientifiques, dans tout cela ?
Il y a quarante ans, en 1973, était signée l’arrêt de la chasse non-réglementée des ours polaires. A cette époque, la population des ours blancs s’élevait à peine à quelques 5000 rescapés. L’interdiction de la chasse a permis à Ursus maritimus de reprendre du poil de la bête et, au dernier recensement datant de 2011, on dénombrait environ 20.000 à 25.000 membres.[1] Un comptage plus récent est en cours et les estimations actuelles indiquent même une augmentation du nombre des ours polaires, dont la somme pourrait atteindre les 27.000 à 32.000 individus. Même la population de la mer de Beaufort, qui était en baisse il y a quelques années, est repartie à la hausse, contredisant les prédictions de certains militants alarmistes qui annonçaient le déclin de ces animaux et leur éventuelle disparition dans les années à venir. Al Gore, un scientifique d’exception, prédisait l’éradication complète d’Ursus maritimus pour … 2005.
Durant les années 1974-75 et 1986-87, la population des ours polaires a enregistré un déclin notoire. Celui-ci a été rapidement – trop rapidement – associé au réchauffement climatique et à ses conséquences possibles sur la fonte de la banquise arctique, avec dislocation précoce de celle-ci et regel tardif.[2] Des modélisations – encore et toujours – ont été effectuées sur la base de « scénarios plausibles », en tenant compte d’une augmentation théorique de la température du globe due aux gaz à effet de serre et d’une fonte accélérée de la banquise. Elles ont abouti à faire passer l’ours blanc du statut « d’espèce dépendante de mesures de conservation » à « espèce vulnérable » et enfin « espèce en voie de disparition (site de WWF) ». Pas mal, pour un animal dont la population a quintuplé en 40 ans !
Des travaux récents du Dr Crockford,[3] une spécialiste des ours polaires qui les étudie depuis 35 ans, révèlent que cette disparition des ours polaires est due à un refroidissement brutal de l’arctique en 73-74 et 84-85 et à la présence de quantités élevées de glace. Au même moment, la population de phoques, nourriture principale des ourses venant de mettre bas, a drastiquement chuté, ceux-ci ayant quitté leur habitat usuel pour des régions plus hospitalières. Il apparaît donc que des hivers doux, avec des glaces peu importantes et jeunes (annuelles) – et donc une population élevée de bébés phoques – soient favorables à la reproduction des ours polaires. En d’autres mots, les conditions de formation et de fonte de la banquise arctique observées de nos jours semblent être celles qui conviennent le mieux à Ursus maritimus : la nature se montre souvent facétieuse avec ceux qui prétendent l’enfermer dans des modèles et des slogans.
De nouveau, les modèles se sont trompés, comme ils se sont trompés sur l’augmentation de la température du globe qui stagne depuis plus de 15 ans, sur le point chaud au niveau des tropiques qui reste toujours introuvable – et pour cause ! – et sur l’élévation de la chaleur due à l’effet de serre du CO2. C’est sur la base de modèles aussi peu crédibles – doublée d’une solide pression de certains lobbies écologistes – que les ours polaires ont été placés dans la catégorie « en voie de disparition ».
Ursus maritimus est un vétéran de l’Arctique, qui existe depuis au moins 125.000 ans sous une forme distincte et qui a survécu à de multiples périodes de variation climatique bien plus dramatiques que le réchauffement médiatique observé de nos jours. S’il y a un danger pour les ours polaires, ce sont bien les quotas de chasse excessifs, visant essentiellement les mâles et déséquilibrant graduellement le rapport mâles/femelles, et les zélotes de certaines organisations militantes.
Oh, j’oubliais. La firme à la boisson pétillante collabore financièrement avec WWF, notamment pour son combat pour la survie des ours polaires.[4]
Il n’y a pas de petit profit.
Références
[1] Mise à jour Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’ours blanc Ursus maritimus au Canada, 2008. Voir aussi : (IUCN 2006 : http://www.animalinfo.org/refi.htm#iucn%202004%20red%20list%20-%20species%20search
[2] (a) Ferguson S.H. et al. (1999) ; Determinants of home range size for polar bears (Ursus maritimus), Ecology Letters, 2, 311-318. (b) Ferguson S.H. et al. (2000), Relationships between denning of polar bears and conditions of sea ice, J. Mammology, 81, 4, 1118-1127.
[3] Stirling, I., Derocher, A. E. Global Change Biology, 2012, 18, 2694-2706.
[4] Crockford, S. J. http://polarbearscience.com
[5] http://www.coca-colacompany.com/our-company/coke-raises-over-2-million-to-save-polar-bears
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Un livre incontournable, qui peut être commandé via TEXQUIS, ou AMAZON.
On demandera au professeur Marko de lire un peu de vraie science :
http://scholar.google.fr/scholar?as_ylo=2012&q=+decline+of+polar+bears&hl=fr&as_sdt=0,5
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Pour les sceptiques on savait, ils sont à la solde des pétroliers, pour Robert on découvre qu’il est à la solde de la multinationale limonadière.
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Et quand il n’y aura plus de banquise ? Comment survivront-ils face aux autres espèces d’ours ?
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@ Mike
Vous, vous voyez ça pour quand la fonte de la banquise?
Je vous l’accorde le Huffingtonpost (http://www.huffingtonpost.fr/2013/07/26/video-pole-nord-fonte-glace-lac-arctique_n_3657803.html) voyait déjà cela pour cette année… Malgré que le très sérieux « la Libre » ait relayé ce canular, je me suis laissé entendre dire que c’était raté pour cette année encore…
Après avoir prédit que ce serait pour 2013-2014 certains se ravisent et parlent maintenant de 2020… soit!
Sinon pour votre question, vu ce que relate le toujours très sérieux Huffingtonpost (http://quebec.huffingtonpost.ca/2013/10/17/le-yeti-serait-un-ancien-ours-polaire_n_4116889.html), je me dis que les ours polaires pourront rejoindre leurs cousins tibétaines avant 2020 ce qui leur donnera un répit jusqu’en 2035 date clairement annoncée de la fonte de l’Himalaya…
On profitera de ce répit pour trouver une autre solution… à moins que d’ici là l’humanité ne soit revenue à des problèmes plus sérieux que les divagations climatiques !
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Pour quand je prévois la disparition de la banquise ? Je n’en sais fichtre rien. Dans 5, 10, 20, ou même 50 ans ?
Mais ça n’a pas d’importance, maintenant que vous avez trouvé la solution pour les ours polaires. Je vais donc m’occuper des vrais problèmes, pas des divagations climatiques. Je ne sais pas auxquels vous pensez, mais pour moi les vrais problèmes ce sont ceux qui mettent en jeu l’avenir de l’humanité, de mes enfants, de nos enfants.
Je ne vais donc pas dépenser mon énergie à discuter âprement de questions climatiques avec des gens qui ne cherchent que ça, et nient des évidences comme les cigarettiers niaient les dangers du tabac. On connaît leur technique: opposer des arguments pseudo-scientifiques à des faits prouvés pour faire douter l’opinion publique. Comment nier que le changement rapide et important de la composition de l’atmosphère que nous provoquons a un impact évident sur le climat, les courants marins, forêts, faune et flore ?
Le vrai problème, à mon humble avis, c’est trouver l’équilibre et l’harmonie entre l’homme et la nature, s’entendre avec ses voisins. Acquérir un mode de vie durable. Gérer les déchets et polluants pour ne plus en avoir, les ressources pour toujours en avoir. Ce sont de vrais, grands défis qui ne pourront être relevés si nous nous voilons la face sans réfléchir et agir à long terme, en prenant compte de tout.
On ne serait rien sans cette planète bleue, nous sommes elle, avec tout ce qu’elle détient
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