LE CLIMAT, LA VERITE SCIENTIFIQUE ET LA POLITIQUE

Jean Michel BELOUVE est journaliste économique et politique. Il est l’auteur notamment de l‘ouvrage « La Servitude Climatique ». Dans le texte ci-dessous, il met en évidence l’accumulation d’incertitudes théoriques sur lesquelles se fonde aujourd’hui l‘étude du climat, alors qu’une orientation très importante de la politique et de l’économie mondiale en découle.

                                                   ***************** 

Il convient de noter que toute la théorie du réchauffement climatique dû à l’effet de serre engendré par les activités humaine ne repose que sur les observations concernant une seule période de l’histoire, allant de 1976 à 1996. Ni avant, ni après, il n’existe de corrélation entre concentration atmosphérique en gaz à effet de serre et évolution des températures.

Les travaux de Svensmark sur les interactions entre magnétisme solaire, rayons cosmiques et formation des nuages ont été partiellement validés par les premières expériences réalisées dans le cadre du programme CLOUD du CERN. Il a été démontré que les rayons cosmiques ont une influence importante sur les nucléations conduisant à la formation de nuages dans la partie médiane et haute de la troposphère. Cela a donné une base physico-chimique solide à la théorie de Svensmark.

Toutefois, la première phase d’expérimentation CLOUD s’est limitée à l’étude de nuclei formés à partir d’acide sulfurique, ammoniac et eau. Or ces nucléi manquent de stabilité aux températures corespondant à la couche limite en basse troposphère, et ne peuvent guère influer sur les formations nuageuses basses, les plus importantes pour l’albédo terrestre. D’autres études récentes ont montré que d’autres gaz, les amines, se substituent à l’ammoniac dans les nucléi, et donnent des gouttelettes bien plus stables. Les plus récentes phase de CLOUD ont donc porté sur l’étude de l’interaction des rayons cosmiques et de ces amines, ainsi que d’autres gaz organiques, dans les formations de gouttelettes. Deux articles scientifiques ont été déposés par l’équipe CLOUD avant le 31 juillet 2012, et sont en attente de publication. Si ces articles montrent que ces processus physico-chimiques sont dépendants du flux de rayons cosmiques, et qu’ils peuvent conduire à la formation d’aérosols pouvant s’agréger en nuages à toutes les altitudes, la théorie de Svensmark sera magnifiquement validée. Une telle découverte obligerait à remettre en question toute la programmation des modèles climatiques de circulation générale. Wait, and see !

Pour autant, l’activité solaire a été particulièrement forte de 1940 jusqu’aux premières années du XXIème siècle (et semble décliner depuis). Or les températures ont légèrement baissé de 1945 à 1975, avant de remonter vigoureusement. On ne peut donc attribuer à l’activité solaire seule la hausse de températures 1976-1996. Mais cela ne permet pas non plus d’affirmer que cette hausse est due aux émissions humaines de gaz à effet de serre. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette hausse, qui est de l’ordre de 0,5° C d’après le Hadley Center, le GISS et le NCDC.

Une explication pourrait résider dans les cycles de courants océaniques, et notamment l’Oscillation Multidécennale Atlantique Nord et l’ENSO (El Ninoa, la Nina). Les océans se comportent comme des radiateurs à accumulation, qui tantôt emmagasinent de la chaleur, et tantôt la restitue. Plusieurs études scientifiques ont été publiées sur ces phénomènes, qui demeurent encore imparfaitement compris.

Mais une question se pose: quelle est la réalité du réchauffement de 0,5° C observé au niveau de la surface terrestre de 1976 à 1996 ? Cette valeur résulte de traitements statistiques appliqués à des mesures de températures faites dans des stations terrestres et océaniques. Déjà, on peut s’interroger sur la pertinence de moyenner des températures mesurées à 1,75 m au dessus du sol, et d’autres prises dans de l’eau de mer. Mais surtout, on constate que le nombre de stations terrestres a chuté considérablement entre 1970 et 1980, passant de 6000 à 2000. Or ce sont les stations les plus isolées qui ont disparu, pour des raisons d’économie probablement. Il s’ensuit que la proportion de stations en milieu urbain est beaucoup plus importante après 1980, qu’avant 1970. Les températures en ville sont fortement affectées par l’effet d’îlots de chaleur urbaine. On peut donc suspecter, comme le font Joe d’Aleo et Anthony Watts, que l’effet îlot affecte une partie importante du +0,5° C d’augmentation de température 1976-1996. D’ailleurs, les hausses de températures de la basse troposphère mesurée par les satellites depuis 1979 s’avère beaucoup moins importante (0,2° C à 0,3° C,).

Tout cela confirme combien le débat scientifique est biaisé par la prétention qu’affiche chaque clan de chercheurs de détenir la vérité, alors qu’on essaie de tirer des conclusions et des prévisions à long terme d’un système climatique hyper-complexe, dont on ne connait pas le comportement des océans et les lois de formation des nuages, et encore moins les mille et une interventions du vivant. La polémique a remplacé l’objectivité scientifique. Mais cette situation n’est pas fortuite. J’ai amplement démontré, dans « la Servitude Climatique » et divers articles, qu’elle résulte de l’action de groupes d’individus puissants, réunis d’abord au sein du Club de Rome et d’autres regroupements influents, cherchant à faire pression sur les populations en usant de menaces, ces groupes étant relayés par les écologistes politiques ennemis du capitalisme libéral et surtout par des milieux financiers et d’affaires qui ont vu dans la menace climatique l’opportunité de drainer des quantités considérables de capitaux et de faire prospérer des activités industrielles à l’efficacité douteuse.

Le seul espoir de casser ce mécanisme infernal est que la vérité scientifique finisse par s’imposer, et que cela entraine enfin une prise de conscience universelle de la manipulation planétaire qui s’exerce.

Jean Michel BELOUVE.

2 commentaires sur “LE CLIMAT, LA VERITE SCIENTIFIQUE ET LA POLITIQUE

  1. Monsieur Moreau,
    Vous me décevez de plus en plus, Monsieur Belouve alias Bénard est un pitre en matière de climat et de science en général. Je doute fort qu’il ait la moindre compréhension des résultats de CLOUD qui en réalité vont à l’encontre de l’hypothèse de Svensmark.
    Pour ce qui est de l’UHI cher à Watts, celui-ci est insignifiant sur la température globale (il ne faut pas oublier que 70% de la planète c’est de l’eau). Le rest est à l’avenant.

    J’aime

Les commentaires sont fermés.