HENRI MASSON ET LES MODELES CLIMATIQUES DU GIEC

Henri Masson est Ingénieur Chimiste, Docteur en Sciences Appliquées et Professeur émérite de l’Université d’Anvers.

Le professeur Henri Masson avait confié, il y a peu, un article à belgotopia, voir: http://belgotopia.blogs.lalibre.be/archive/2012/02/07/un-autre-regard-sur-les-anomalies-de-temperature-globale.html

Le 10 de ce mois, il a accordé une interview scientifiquement très charpentée au média web « Contrepoints ». J’en ai extrait quelques passages significatifs.

« (…) Un modèle informatique consiste en un certain nombre d’équations décrivant plusieurs phénomènes que l’on essaye de prendre en considération. La liste de ces phénomènes est forcément limitée par l’imagination de l’auteur, les capacités de la machine, voire ce qu’il veut essayer de démontrer. Le GIEC veut démontrer l’existence d’une origine anthropique de l’augmentation de CO2, à travers un modèle d’effet de serre. Les modèles du GIEC sont donc quasi exclusivement centrés sur une description de l’effet de serre à travers des effets radiatifs et l’absorption du rayonnement infra-rouge par le CO2. Les autres phénomènes, traités comme des paramètres ajustables (des « forcings ») interviennent, eux, en fin de calcul pour amplifier ou réduire l’effet du CO2. Quelle que soit la sophistication du modèle, si l’on inscrit dans ses équations que la température doit augmenter lorsque la concentration en CO2 atmosphérique augmente, le modèle prédira bien sûr « automatiquement » que la température augmentera si la concentration en CO2 augmente, ce qui est le cas. Mais cela ne prouve strictement rien. Par ailleurs, le modèle doit être calibré puis validé. Le calibrage se fait à partir d’une « ligne de base », les données de température du passé. Mais ces données sont malheureusement entachées de nombreuses approximations, voire d’erreurs expérimentales. En termes de programme informatique, il n’y a pas de miracle : si vous fournissez des données fantaisistes au départ, vous trouverez des résultats fantaisistes à la sortie. C’est la règle du « rubbish in = rubbish out ». En outre, plus vous multipliez les paramètres, plus vous pouvez ajuster les résultats, sans que cela ne prouve que le dernier paramètre ajouté, (dans le cas des modèles du GIEC : le CO2 anthropique) soit le plus déterminant. Comme le disait John von Neumann, « donnez-moi quatre paramètres, et je vous dessine un éléphant. Donnez m’en cinq et il remuera la trompe ».

 (…) Si l’on se réfère aux quatre organismes officiels chargés de relever les températures à la surface du globe (organismes servant de référence au GIEC), on ne trouve aucune trace d’un réchauffement significatif sur les dix dernières années . Nous sommes actuellement sur un plateau de températures, voire une légère descente, et pas sur une courbe ascendante régulière. Je pense qu’il n’est pas improbable, bien au contraire, que la température se refroidisse considérablement au cours des décennies à venir.

(…) Force est de constater qu’il y a de plus en plus d’indices expérimentaux tendant à prouver que des interactions gravitationnelles entre le soleil et les planètes les plus lourdes seraient à l’origine des irrégularités de l’activité solaire (le nombre de taches et éruptions) et donc du flux de chaleur reçu par la terre. Par ailleurs, les champs gravitationnels (affectant l’orbite terrestre autour du soleil) et magnétiques (dont les perturbations sont visualisées par les aurores boréales) de la terre sont affectés par ces phénomènes. C’est ainsi que la succession de périodes de glaciation et de réchauffement que la terre a connues sont en synchronisme avec les cycles de Milankovitch, décrivant les irrégularités cycliques de la précession, obliquité et nutation de l’axe de rotation terrestre.

(…) Il n’est pas impossible non plus que ces perturbations des champs magnétique et gravitationnel terrestres influent l’activité volcanique, essentiellement localisée aux limites des plaques tectoniques de la croûte terrestre, non seulement en surface (et dont les effets sur la température sont très visibles), mais aussi l’activité volcanique sous-marine, trop souvent négligée, et qui, par les immenses quantités de chaleur larguées ponctuellement, pourrait induire des courants convectifs tels ceux conduisant au célèbre phénomène El Nino-La Nina. Les corrélations entre l’activité solaire, El Nino et les fluctuations de température, par exemple, sont bien meilleures que celles observées entre la température et le CO2 anthropique. Corrélation ne veut pas dire causalité, bien sûr, mais un faisceau d’indices cohérents, soutenus par des mécanismes connus et documentés depuis des décennies, mérite qu’on s’y attarde, ce que le GIEC refuse obstinément de faire.

(…) Le concept même de « température mondiale » n’a aucun sens. Pourquoi ne tenir compte que des calculs de température moyenne globale, alors que les différences de pression et de température au sein de l’atmosphère jouent un rôle crucial dans la circulation des masses d’air froid et chaud, et donc dans la détermination du climat ? Par ailleurs, il existe aussi une centaine de manières différentes de calculer une température moyenne sur un jour en un point donné. Et il est difficile de savoir qui emploie laquelle pour fournir ses données. A cela s’ajoute l’imprécision de ces mesures, qui est environ de l’ordre du… demi degré ! L’urbanisation, le voisinage, la pollution de l’air, la proximité de parois réfléchissantes ou absorbantes, etc. Tout cela a un impact qui n’est pas pris en compte. Et puis, quand on calcule une température globale, il faut combiner les données mesurées en divers points, qui sont censés constituer un échantillon représentatif de l’ensemble de la planète. En fait il n’en est rien : depuis l’effondrement de l’URSS, la grosse majorité des stations de mesure se situent aux États-Unis, qui ne représentent que 2-3% de la surface de la terre. Vous le savez, 70% de notre planète bleue sont recouverts d’eau. Or, la mesure des températures en mer s’est longtemps faite exclusivement à partir de navires, et donc exclusivement le long des routes maritimes fréquentées, ce qui rend ces mesures peu représentatives spatialement, avant que l’usage de bouées semi-immergées ne se généralise. Les données satellites, sont elles aussi obtenues après traitement complexe de signaux venant de divers capteurs ; elles sont également entachées d’erreurs expérimentales, et de plus sont trop récentes pour que l’on puisse tirer des conclusions définitives sur le réchauffement.

(…) Et dans ces conditions, essayer de contrôler les soi-disant fluctuations de température en agissant sur le seul carbone anthropique est une utopie. Cela veut dire que je crois sincèrement que toutes les politiques « low carbon » qui coûtent extrêmement cher aux entreprises et aux ménages en fin de compte, sont inutiles et inefficaces. Les « carbon taxes » et autres mécanismes « cap and trade » me font songer aux sacrifices et offrandes que l’on présentait aux Dieux dans les religions primitives. Ici certains veulent sacrifier l’aménité du monde occidental sur l’autel de Gaia, en l’enrobant d’une couche de tiers-mondisme. Moi je ne suis pas preneur pour un tel scénario.

(…) Toutes les prédictions présentées comme « probables » ou « éminemment probables » par le GIEC, c’est donc du pipeau ! Et toutes les sommes investies dans les superordinateurs utilisés pour faire tourner leurs modèles, ainsi que pour financer les équipes de recherche qui les font tourner, ne représentent donc rien d’autre qu’une perte d’argent colossale et parfaitement injustifiée, en période d’austérité budgétaire en plus. En fait la « signature chaotique » des relevés de température a été clairement identifiée (et est reconnue par le GIEC). Le système oscille entre plusieurs « attracteurs » : une température glaciaire, encourue par la terre durant la plus grande partie de son temps au cours des 450 000 dernières années et une température tempérée, autour de laquelle elle a fait quelques excursions de relativement courte durée, en fait, en raisonnant à l’échelle géologique.

(…) Pour avoir invité deux professeurs renommés mais « sceptiques » à une conférence privée, j’ai été victime d’une opération de censure montée par Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC. Au terme de cet épisode lamentable de trafic d’influence, j’ai décidé de démissionner de la SEII (Société Européenne des Ingénieurs et Industriels), dont j’étais l’un des administrateurs et membre du comité exécutif. Ce « Climategate à la belge » a fait le tour des blogs et de la presse étrangère. Pour seul commentaire, M. van Ypersele s’est contenté de me traiter publiquement de « faussaire ». Je ne vais pas m’abaisser à répliquer à de telles attaques, mais je tiens à préciser que je n’ai pas de leçons à recevoir d’un scientifique soi-disant objectif mais qui publie des rapports militants financés par Greenpeace. Je m’étonne, en outre, que l’administrateur-délégué de la Fondation Universitaire, qui a refusé de me soutenir dans cette affaire, soit en même temps vice-président du WWF Belgium. Je vais finir par croire que les lobbies environnementaux noyautent systématiquement les institutions scientifiques et en profitent pour empêcher tout débat scientifique qui soit contraire à leur idéologie catastrophiste » .

Les passages qui précèdent sont très fragmentaires et choisis subjectivement. Je vous engage dès lors vivement à consulter sur Contrepoints l’interview complète et ses développements scientifiques : https://www.contrepoints.org/2012/03/10/72535-interview-exclusive-de-henri-masson-sur-les-modeles-du-giec-aberration-statistique

VOS COMMENTAIRES SONT BIENVENUS.

Jo Moreau.

2 commentaires sur “HENRI MASSON ET LES MODELES CLIMATIQUES DU GIEC

  1. Quelques questions au Pr. Masson :
    1) Quelles sont les équations disant que la température doit augmenter lorsque la concentration en CO2 atmosphérique augmente?
    2) Pourquoi comparer deux graphes ayant des unités différentes et venant de 2 figures différentes provenant de 2 chapitres différents?
    3) Pourquoi les présenter comme venant du GIEC alors qu’elles viennent du U.S. Climate Change Science Program (CCSP) Strategic Plan?
    4) Qui a dit que l’Oscillation Arctique est liée aux émissions de CO2?
    5) Comment faites-vous pour faire « un ajustement de points par série de Fourier » « sans que les paramètres aient été exactement ajustés »?
    6) Où est écrit dans les rapports du GIEC l’hypothèse selon laquelle l’activité solaire reste constante?
    7) Du CO2 d’origine volcanique! Ca c’est original? Quel serait l’ordre de grandeur par rapport aux autres sources de CO2?
    8) Où est-il prétendu que c’est sur base des données de carottes glaciaires, qu’on montre que le CO2 influence la température?
    9)D’où tirez vous que la vapeur d’eau n’est pas prise en compte dans les modèles du GIEC?
    10) D’où tirez-vous que les nuages ne sont pas pris en compte dans les modèles du GIEC?
    Bon, je crois en avoir assez vu.
    Au revoir Mr Masson
    Aux lecteurs de ce blog :
    N’hésitez pas à visiter la page http://www.climate.be/desintox pour vous aérer l’esprit après la lecture de ce type d’article.

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