Albert Arnold Gore fut vice-président des USA, avec Bill Clinton, de 1993 à 2001.
Il est surtout connu en Europe pour son film écologique « Une vérité qui dérange », qui est censé montrer les conséquences catastrophiques du réchauffement climatique supposé causé par l’activité humaine.
Ce film reçu deux oscars, celui du meilleur film documentaire et celui de la meilleure chanson originale. Il devait entamer en 2007 une tournée européenne pour présenter son film qui reçu à travers le continent un accueil enthousiaste, personne ne paraissant se formaliser du fait qu’il s’agissait d’un film militant contenant un nombre très important d’erreurs, amalgames et approximations.
Il reçu à sa suite le prix Nobel de la paix, pour « ses efforts afin de mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l’homme, et de jeter les bases des mesures nécessaires pour contrecarrer un tel changement ».
Mais Al Gore, est-il cet écologiste sincère et désintéressé, véritable idole de nos écologistes et des publics et médias européens ?
Al Gore a créé sa propre fondation, « The Alliance for Climate Protection », qui gère une partie des bénéfices découlant de ses productions d‘auteur de films, et de livres.
Pour chacune de ses conférences d‘une durée d‘environ 75 minutes, Al Gore réclame à titre personnel un cachet oscillant de 100.000 à 175.000 US $. Il est l’auteur de livres dont un doit paraître (ou est paru ?) en 2009.
Mais le plus troublant est qu’il a co-créé et préside la «Generation Investment Management » (GIM) , bureaux implantés à Londres et New-York. Le but de cette société est d’intégrer la notion de développement durable dans les transactions financières, soit opérer pour le compte de ses clients des placements financiers intégrant cette stratégie.
GIM, dès sa création, a drainé sur le marché des capitaux plus de 5 milliards de dollars pour le business du CO2.
Le CEO en est David Blood, ex-chief exécutive de Goldman Sachs Asset Management, et plusieurs anciens cadres de ce géant financier se retrouvent dans l’organigramme de GIM, comme d‘ailleurs dans la nouvelle administration américaine, tels Mark Patterson et Gary Gensler.
Depuis 2007, il collabore avec Kleiner Perkins Canfield & Byers (KPCB), une des principales sociétés d’investissement pour le capital à risques, très engagée dans le financement d’entreprises industrielles impliquées dans l’application de solutions écologiques dans différents domaines. A côté du prix KPBC de 200 millions de dollars pour le développement des énergies vertes, elle vient notamment de lancer l’iFund, un fonds doté de 100 millions de dollars, pour aider des start-up développant des applications pour l’iPhone et l’iPod Touch.
En guise de remerciement, Apple vient de rejoindre le club des entreprises favorables à la signature des accords de Kyoto…
GIM détient une participation de 10% dans la Chicago Climate Exchange (bourse carbone de Chicago), qui à son tour détient 50% de la European Climate Exchange, basée à Londres, et s‘occupant du système de commercialisation de «crédits carbone » . La valeur estimée du marché européen est estimé à 285 milliards de dollars pour la période se clôturant en 2012. Goldman Sachs est également investisseur dans la Chicago Climate Exchange.
Ces « bourses carbone » seront chargées de commercialiser les « points de crédit carbone » gagnées par les industries qui réduisent leurs émissions de CO2, au bénéfice de celles qui dépassent leur quota.
Quand on connaît d’autre part la participation financière de Goldman Sachs dans la campagne électorale du parti démocrate, et leur investissement de 3.5 millions de dollars dans du lobbying climatique, on peut s’interroger sur la pureté de l’engagement écologique de la nouvelle administration du président Obama, celui-ci ne faisant d’autre part pas mystère de son intention d’intégrer Al Gore dans son équipe.
Evidemment, il faut maintenant que la législation américaine concrétise le principe du marché des crédits carbone, et on ne peut qu’être optimiste sur ce point quand on constate l’imbrication des intérêts de Goldman Sachs, de Al Gore et de l’administration Obama.
Nul doute que dans cette optique, Al Gore renforcera encore son combat « écologique », dont il m’apparaît clairement aujourd’hui qu’il n’est que le volet « marketing et promotion ventes » de son juteux business …
Voir aussi les autres billets dans la catégorie « climat ».
Jo Moreau
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A propos du CO2
Malgré le débat sur le réchauffement climatique et le protocole de Kyoto , Deux sociétés ont déposé un dossier en vue d’ouvrir sur les communes de Lucenay les Aix et Cossaye(Nièvre) une mine de charbon + centrale thermique. Et ce en dépit d’un rapport alarmiste réalisé par SOFREMINES en 2003 à la demande du conseil régional mais non publié à ce jour.
Pour plus d’information consulter le site : http://www.adsn58.fr/
Exprimez-vous sur le blog consacré à ce sujet : http://veriteminecharbon.unblog.fr/
Merci de nous soutenir en signant la pétition sur le site de l’ADSN
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On peut aussi ajouter que pour ses conférences, il se déplaçait en jet privé, ayant comme chacun sait un rapport [personne transporté / CO2] assez défavorable. Sans doute son but était-il uniquemment de délivrer le plus vite possible son message pour sauver la planète.
Moins annecdotique, le gouvernement britannique a voulu imposer la vision de son film (une vérité qui dérange) à titre éducatif à tous les écoliers du pays.
Deux personnes ont été en justice contre cette décision estimant que ce document contenaient des opinions politiques partisanes. Le tribunal ayant relevé pas moins de 11 erreurs ou contre-vérités scientifiques, il ne peut être dorénavant projeté aux écoliers qu’à la condition que l’enseignant précise que c’est un document partisan et indique les erreurs. Le texte en anglais:
1. The Film is a political work and promotes only one side of the argument
2. Eleven inaccuracies have to be specifically drawn to the attention of school children.
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Il y a deux grands leviers pour amener les changements de société : l’épargne et la consommation. Il n’est donc pas anormal d’utiliser le levier de la finance pour amener à des changements de comportements humains globaux.
Je ne vois pas ce qu’il y a d’étonnant de sa part à participer à ces projets financiers. Au contraire, ce serait idiot de ne pas le faire. C’est un levier majeur du changement.
Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à gagner sa vie dans une entreprise favorable à l’environnement, ou à favoriser des investissements durables ou éthiques… Qui sont par ailleurs sécurisants et rentables à long terme.
Une question : pour vous, c’est mal de gagner sa vie ? L’argent est il sale, par essence ? Ou est ce que vous en faites qui est sale.
Je trouve que ça décrédibilise votre discours de lobbyiste, qui a, par ailleurs, le mérite d’exister, puisque le chemin du sage est la voie du milieu et non la voie des extrémistes quels qu’ils soient.
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Bonjour Benoit, et merci pour votre commentaire.
Je ne trouve absolument pas dégradant de gagner sa vie comme le fait Al Gore.
Ce qui me dérange, c’est qu’il est présenté partout comme l’ange blanc d’une cause pure, au point de recevoir le prix Nobel de la Paix, après avoir réalisé un documentaire que d’aucun considère comme totalement partisan.
Alors, remettre les choses en perspective ne me parait pas inconvenant.
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