LE DECRET SIMONET, du rêve à la réalité.

Il est plaisant de constater que le nouveau décret « mixité » de Mme Simonet reprend en fait les deux décrets précédents, qui ont joyeusement foiré. Sans doute s’est-elle souvenue de son cours de maths élémentaires : « – x – = + » …

Mais abandonnons l‘humour facile, mon propos aujourd’hui est : tout ce chambardement pour qui, pour quoi ? Cela est un jour parti d’un bon sentiment à la sauce gauche bobo : tout le monde il est beau et tout le monde il est gentil, y compris et surtout nos chers petits et nos ados, donc organisons le mélange des enfants d’origines sociales différentes dans les écoles, dont celles étiquetées élitistes, et tout sera radieux dans le meilleur des mondes.

Dans un passé lointain, j’ai moi-même fréquenté un athénée royal réputé tel de la banlieue bruxelloise. Quoique nous étions à peu près tous d’origine bourgeoise, il se formait des clans suivant le degré de snobisme des ados. Il n’y avait aucune agressivité, mais également aucune interpénétration entre les groupes, et les contacts se limitaient à un salut distrait ou un échange exceptionnel de renseignements à caractère scolaire. Aucune invitation à des « surboums » ou activités quelconques de l’autre groupe, cela allait de soi et ne provoquait d’ailleurs aucune animosité réciproque, mais des vies parallèles, tout simplement.

Mes enfants (dont un encore aux études) ont suivi des expériences similaires des dizaines d‘années plus tard dans des établissements provinciaux cette fois,  et rien n’indique que tout brassage forcé serait de nature à changer fondamentalement les choses. J’en déduis que les différentes expériences pour amener un brassage sont vaines, et d’ailleurs rien ne prouve que le désir le plus ardent de gosses de familles défavorisées soit d’être inscrits au Collège St Michel…

Alors, ne touchons surtout à rien ? Tel n’est pas mon propos. Je me garderai bien de discuter des programmes scolaires à proprement parler, je n’ai aucune compétence pour cela. Mais comme simple citoyen, j’ai la prétention de présenter quelques pistes.

L’éducation doit être la première priorité dans la communauté française. Tout le monde est d’accord là-dessus mais rien de concret ne bouge. Le but doit être d’élever le niveau des écoles dites défavorisées à celui des écoles dites élitistes, et cela commence par une discipline plus rigoureuse et un relèvement des exigences pédagogiques. Cela est déjà le cas en Flandre, dont tout le monde s’accorde à relever les performances supérieures. Il faut également, dès l’école primaire, organiser le soutien des élèves en perspective d’échec. Délaissons le laxisme du « diplôme pour tous » , en faveur du principe de « tous capables de décrocher le diplôme ».

A côté des moyens supplémentaires qui doivent être mis en œuvre dans les écoles défavorisées, les élèves en perspective d‘échec -qu’ils soient du primaire ou du secondaire- devraient pouvoir être épaulés en-dehors des programmes scolaires à proprement parlé. Par qui ? Par des profs prépensionnés volontaires, ou par nos « fonctionnaires en recherche d’affectation » (je veux parler des chômeurs…) compétents pour ce faire, et qui ne devraient pas nécessairement relever du secteur de l‘enseignement. (Voir à ce propos mon billet

http://belgotopia.blogs.lalibre.be/archive/2009/05/22/le-chomage-des-anciens.html

 

. La gratuité de ces « parrainages » devrait être garantie, et constituer un pendant tout aussi efficace aux «cours privés» réservés aux enfants dont les parents ont les capacités financières.

Dès les études secondaires, une motivation supplémentaire (pour les parents également…) pourrait être trouvée dans une allocation de chômage proportionnelle au degré d’étude réussi, que ce soit dans l’enseignement général, technique et professionnel. (voir à ce sujet

http://belgotopia.blogs.lalibre.be/archive/2009/05/21/le-chomage-des-jeunes.html

 

Pour les études universitaires enfin, l’accès devrait en être facilité par l’aménagement de campus suffisants et financièrement accessibles soit au niveau de l’université elle-même, soit au niveau de la ville universitaire.

Enfin, le « prêt étudiant » devrait pouvoir être accordé à la demande, remboursable dès le début de la vie professionnelle, sous certaines conditions bien entendu.

Je n’ai évoqué ici que quelques « trucs », sans m’attaquer au gros morceau, soit les programmes scolaires en eux-mêmes. Mais là, le citoyen laisse la place au spécialiste, en lui conseillant toutefois d’éviter la fuite en avant, et de parfois regarder ce qui fonctionnait bien dans le passé.

 En étant parfaitement conscient que dans ce passé également, les cancres n’étaient pas absents des salles de classe ….!

Jo Moreau

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