RENATIONALISER L’ENERGIE ?

Poussés par les décisions de l’Union Européenne qui enjoint le « tout au privé » dans une espèce de fuite en avant déstructurante, les pays européens sont contraints de se séparer de services publics, qui auraient pourtant dû échapper aux contraintes des sacro-saintes lois du marché.

Même dans une société libérale, il est du devoir de l’état de contrôler les services indispensables à la vie journalière de la population, et de garantir à l‘ensemble des citoyens l‘accès à ces services de base.

Dans cette optique, il est primordial que les états aient la possibilité de reprendre sous leur contrôle notamment l’approvisionnement et la distribution et la tarification du gaz et de l’électricité .

Que se passera-t-il en effet si l’an prochain, GDF SUEZ tombait en faillite, ou, si suite à une modification de l’actionnariat, elle décidait de se retirer du marché européen, ou encore que cet actionnariat soit contrôlé par des nations ou ressortissants de nations hostiles à nos intérêts ?

 Cela vous parait invraisemblable ? Il y a seulement cinq ans, la faillite du géant General Motors était-elle envisageable ?

Il est également important de contrôler les sources d’approvisionnement, pour des raisons politique et stratégique. On peut constater, dans beaucoup de domaines de la politique internationale, à quel point nous sommes les otages de conflits locaux impliquant des pays qui sont nos fournisseurs.

En-dehors des approvisionnements, il y a aussi le problème de la production, de l’avenir des centrales nucléaires pour lesquelles la population belge s’est déjà fait gruger, du développement et de l’entretien du réseau de distribution, toutes choses engageant non seulement la sécurité mais qui devraient également dépendre de choix politiques.

Il est dès lors impérieux que les élus belges à l’Europe oeuvrent pour la révision de sa politique assez incompréhensible du « tout au privé ».

 Aucun accord , aucun traité fut-il international n’est éternel. Si nous nous apercevons que ces accords ou traités sont défavorables à nos populations, il est alors du devoir du politique de les modifier ou de les dénoncer.

Dans beaucoup de domaines, dont la privatisation à tout va, les accords climatiques (dont il y aurait beaucoup à dire), l’aide aux pays étrangers, l’accueil des immigrés, les accords de l’OMC, l’Europe en général et la Belgique en particulier sont les champions du ’plus citoyen que moi tu meurs’.

Ceci payé bien entendu par les contribuables, à qui on ne demande pas leur avis.

D’autres pays, comme les USA ou la Chine, considèrent ces accords comme étant à géométrie variable, en fonction de leurs intérêts propres.

Il est grand temps que l’Union Européenne, elle aussi, en revienne à une politique pragmatique prenant en compte les intérêts non seulement de ses industriels, mais aussi et surtout de ses citoyens.

Dans le même esprit, je prône le maintien de certains services publics basiques comme la poste ou les transports, dans une certaine mesure. Mais j’y reviendrai plus tard.

Jo Moreau

 D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ? Laissez-moi votre commentaire.