LES DEBORDEMENTS SYNDICAUX.

L’action syndicale fut et reste primordiale pour la défense des intérêts des salariés, surtout dans la situation actuelle, où beaucoup d’entreprises licencient du personnel, soit par obligation devant des carnets de commande vides, soit par opportunisme dans l’optique d’une délocalisation future.

C’est grâce à l’action syndicale que des conditions souvent à peine décentes sont faites aux travailleurs licenciés.

Là où le bât blesse, c’est lorsque cette action dérape, principalement vers des grèves sauvages de plus en plus fréquentes, des piquets de grève où une minorité impose sa loi, des prises en otage de cadres ou de dirigeants, de consignes de votes en faveur d’un parti qui en devient ainsi l’obligé.

Dans l’immédiate après-guerre, il fallut une vigoureuse action des dirigeants de la FGTB pour assainir celle-ci, par l’expulsion des délégués provenant de l’extrême-gauche qui l’avaient infiltrée. Cela ne se fit pas sans heurts violents et grincements de dents.

Je suis persuadé q’une action similaire est aujourd’hui indispensable, si on veut éviter des lendemains qui déchantent. L’infiltration actuelle des syndicats par des éléments incontrôlés, notamment issus du PTB+ et d‘autres mouvances d‘extrême-gauche , est évidente.

Ce type de parti ou de mouvement à la représentation politique négligeable, mais dont les idées ont en sous-main un succès certain dans plusieurs milieux y compris pseudo-intellectuels, a évidemment avantage à pourrir la situation sociale , et fait tout pour envenimer les choses. Son objectif est le chaos, sur lequel il rêve de pouvoir bâtir la révolution finale tellement souhaitée.

Cette forme d’action syndicale de plus en plus dévoyée est encouragée par l’inertie ou la lâcheté du pouvoir, surtout en Wallonie, qui n’ose pas réagir devant cette emprise grandissante de mouvements qui n’ont par ailleurs aucune légitimité démocratique. Et l’étonnement va croissant quand la Justice fait preuve d’un laxisme inexplicable pour des faits qui, causés par d’autres en d‘autres lieux, verraient s’abattre des peines sévères.

Les mouvements de grève sauvage, surtout perceptibles dans les services publics , sont une insulte au bon sens quand on connaît les garanties dont bénéficient ces salariés du secteur public. Elles sont souvent déclenchées pour un oui ou pour un non, sous couverture de motifs de sécurité du personnel ou des usagers, que tout le monde ou à peu près est bien obligé de trouver légitime. Mais qu’en serait-il si suite à l’agression physique ou verbale d’un d’entre eux, tous les employés de banque se mettaient chaque fois en grève, ou les libraires, ou …etc etc…

Les piquets de grève sont une autre déviance du combat syndical, quand une minorité d’individus, parfois même extérieurs à l’entreprise, en bloque les activités ou prennent le public en otage. L’action d’un piquet de grève est parfois nécessaire dans la prise de conscience d’un problème, mais doit être dissocié du droit de grève en lui-même, et son action en être strictement limité dans le temps.

Vient enfin la prise d’otages, action relativement récente en elle-même totalement injustifiable.

Le droit de grève doit être intégralement protégé, dans le cadre légal qui lui est imputé. Ses excès doivent être combattus, car dévoyés par certains au profit de buts inavoués.

Dans les années 1980, aux USA, 30.000 contrôleurs aériens furent licenciés suite à une grève sauvage. Hier, LCI annonçait qu’en Grande-Bretagne, Total licenciait 900 salariés pour le même motif.

On peut s’offusquer de telles mesures, mais sont-elles vraiment excessives lorsqu’il y a rupture aussi flagrante des accords sociaux conclus ?

Jo Moreau

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