BELGOTOPIA, un acte de foi ?

BELGO, parce que j’ai toujours été attaché à mon pays, notion complètement ringarde à l’heure actuelle, ok inutile de me le rappeler.

Etre conscient de vivre sur un territoire géographique connu depuis plus de 2000 ans sous l’adjectif qualificatif « belgique », être intégré à sa façon de vivre, de voir le monde d’un œil critique et quelque peu détaché, d’avoir dégoûté ses multiples occupants tout en ayant conservé plus que le souvenir dans la pierre et au sein de ses familles, avoir été à la pointe de maints progrès économiques et sociaux me procure la conscience de mon identité bien particulière.

Ceux qui s’intéressent un tant soit peu à l’histoire savent que si la Belgique n’existe que depuis 1830 comme Etat, après un bref épisode en 1790 (Les Etats Fédéraux Belgiques Unis), ce territoire était qualifié déjà de belgique dans de très nombreux ouvrages depuis l‘époque romaine, je ne citerai que le Prince de Ligne, ou même de Nostradamus (!) qui parle notamment du « Grand Prince belgique« , les « Leo Belgicus«  des cartes du Xvlle siècle. Et je vous épargne bien sûr le grand Jules. Pour les numismates, la mention « Ad usum belgii austr » sur les monnaies autrichiennes du Xvllle etc…

Tout cela démontre à mon avis la singularité d’une région qui avait des spécificités bien établies à défaut d’une existence politique. A ceux qui dénoncent le caractère soi-disant artificiel de notre pays, je leur demande s’ils connaissent un seul Etat -hors la période contemporaine- qui se soit fondé sur base de la volonté populaire ? Tous, je dis bien tous, existèrent de par la volonté d’une élite, dans le sens large du terme.  

Si certains voulaient quitter cet ensemble politique très particulier pour un avenir autonome, et après tout ce serait leur droit le plus strict, je suis partisan de continuer l’aventure belgique, en dehors de tout rattachement à un autre ensemble plus vaste qui ne m’apporterait rien, bien au contraire.

Et je suis révolté de voir ce pays aux mains d’imposteurs, incapables de s’élever au rang d’hommes (et de femmes) d’Etat après avoir confisqué la démocratie.

TOPIA, car je voudrais ne rejeter aucune idée, et je me retrouve dans cette définition de « UTOPIE : forme de gouvernement idéal « .

Bon week-end !

Jo Moreau