LE GIEC ET LA POLITIQUE, OU LA SCIENCE DEVOYEE

réchauffement climatique,GIEC,CO2,AR5,Faisant suite à l’échec de Copenhague 2009, la conférence de Paris se profile à l’horizon 2015. Elle devra aboutir à un accord contraignant sur les émissions de CO2.

Dans ce nouvel article, Jean-Michel BELOUVE démonte la collusion entre le GIEC et le monde politique. Les enjeux sont énormes, entre l’agenda politique de l’ONU (dont le GIEC est une émanation) défendant les intérêts financiers des dirigeants des pays émergents, l’aubaine offerte aux gouvernements de nos pays de lever une avalanche de nouvelles taxes au nom de la lutte vertueuse contre le CO2, et l’émergence de nombreux intérêts privés, la Science, avec un grand S, a-t-elle encore réellement sa place ?

Jo Moreau

LE GIEC ET LA POLITIQUE, OU LA SCIENCE DEVOYEE

Par Jean-Michel BELOUVE

Le GIEC est-il crédible ?

Pour être plus précis, posons la question ainsi : les hommes politiques ont-ils raison de faire confiance au GIEC dans l’élaboration de politiques économiques et environnementales aux enjeux planétaires ?

La réponse est non. Le GIEC ne constitue qu’un organe dont le rôle est d’apporter une caution scientifique aux décideurs politiques qui ont besoin de prétextes pour imposer des mesures impopulaires. Dans l’exposé qui va suivre nous allons montrer un exemple de compromis politico-scientifique impliquant les rédacteurs du GIEC.

A l’occasion de la conférence climatique de Copenhague, en 2009, les représentants des pays participants ont reporté l’adoption de mesures de limitation des émissions de CO2 à une conférence ultérieure, et se sont contentés de poser le principe d’une limitation de la hausse de température globale à 2° C au cours du XXIème siècle. D’ajournement en ajournement, il a été convenu que l’accord contraignant devrait être scellé à Paris, en 2015. Le document scientifique de base, à cette occasion, sera le rapport AR5 du GIEC, dont la partie scientifique vient d’être publiée, fin septembre 2013.

Prévisions de température et contradictions du GIEC.

Le rapport du Groupe 1 du GIEC expose nombre de constats que les conclusions du même rapport sur l’évolution du climat infirment. Ainsi, l’examen des modèles climatiques fait apparaître de multiples contradictions. Le résumé à l’intention des décideurs politiques conclut à une évaluation positive de la validité des modèles. Ils sont en gros progrès depuis le précédent rapport (l’AR4), et reproduisent bien les évolutions de températures observées au cours de multiples décennies, même si des différences parfaitement explicables apparaissent sur de courtes périodes de 10 à 15 ans. Il en résulte que « les observations et les modélisations des changements de température, des rétroactions climatiques et des modifications du budget énergétique de la Terre apportent conjointement une confiance dans l’importance du réchauffement climatique en réponse aux forçages du passé et du futur ».

La lecture du chapitre 9 du rapport, consacré à l’évaluation des modèles, apporte des informations bien différentes. Les modèles ne reproduisent pas fidèlement les évolutions de température observées, présentent des écarts considérables dans les profils verticaux d’humidité atmosphérique, et sont inaptes à simuler correctement la formation des nuages. Les principaux forçages concourant à l’évolution de la température ne sont donc pas correctement simulés. Mais ce n’est pas tout. La plupart des autres facteurs à prendre en compte sont biaisés par rapport aux observations, qu’il s’agisse des précipitations, des flux radiatifs au sommet de l’atmosphère, de l’étendue de la banquise antarctique, des aérosols atmosphériques, du cycle du carbone ou des principaux flux de circulation atmosphériques et océaniques. Une lecture critique objective de ce chapitre conduit à la réfutation pure et simple de la capacité prédictive des modèles. Ce n’est pas ce que fait le GIEC, qui valide purement et simplement leurs prévisions de températures.

C’est ainsi que le GIEC propose quatre scénarios d’émissions de CO2 pour le vingtième siècle, baptisés RCP 2.6, RCP 4.5, RCP 6 et RCP 8.5, pour lesquels les modèles annoncent des augmentations de températures variant de 1,5° C à 4,5° C en fin de vingt-et-unième siècle.

Un test largement utilisé pour comparer le fonctionnement des divers modèles consiste à partir d’une situation du système climatique à un moment donné, par exemple celle qui existait lors de la période préindustrielle, où le taux atmosphérique de CO2 se situait à un niveau de 280 ppm (280 molécules de dioxyde de carbone dans un million de molécules atmosphériques diverses), de faire tourner le modèle en ajoutant 1% de CO2 supplémentaire se cumulant chaque année, jusqu’à atteindre la concentration double, en l’occurrence 560 ppm, ce qui se produit au bout de 70 ans. On arrête alors d’ajouter du CO2, et on laisse tourner le modèle. L’augmentation de température constatée au terme de 70 ans est appelée la TCR, « réponse transitoire du climat ». On constate que les températures continuent à progresser au-delà de ces soixante-dix ans, et n’atteignent un niveau d’équilibre qu’au terme de nombreux siècles, plus ou moins 10 siècles selon les modèles. A ce niveau d’équilibre correspond l’ECS, « sensibilité climatique d’équilibre ». L’explication de ce phénomène réside dans le fait que pendant la phase transitoire de 70 ans, l’océan capturerait et accumulerait une partie de l’énergie fournie par l’effet de serre du CO2, et ne la restituerait que très lentement.

Les modèles qui fournissent les données utilisées par le GIEC affichent des moyennes qui sont de 1,8 ° C pour la TCR, au bout de 70 ans, et 3,2° C pour l’ECS, atteint au terme de 995 années.

Pour les politiques publiques, évidemment, c’est la TCR qui constitue la donnée cruciale, ou plutôt l’augmentation de température constatée au terme de quelques décennies, l’année 2100 par exemple. Pour les gens ordinaires, ce qui importe est le climat que leurs enfants et petits-enfants connaitront. Certains écologistes, soucieux du sort des générations futures, portent au contraire une grande attention à l’ECS.

Le pavé dans la mare des rédacteurs de l’AR5

Le rapport du Groupe 1 a été rendu public fin septembre 2013. Mais le 19 mai 2013, la revue Nature http://www.nature.com/ngeo/journal/v6/n6/full/ngeo1836.html publiait l’article d’un collectif de scientifiques (liste en fin d’article) qui présentait de nouvelles valeurs pour la TCR et l’ECS. Intitulé « Energy Budget Constraints on Climate Response », ce document annonçait une valeur de 1,3° C pour la TCR (au lieu de 1,8° C dans l’AR5) et de C pour l’ECS (contre 3,2° C). Or sur les 17 signataires de l’article, 14 étaient des « coordonative lead authors » ou des « lead authors » du rapport du GIEC en cours de finalisation ! Tous sont des personnalités scientifiques reconnues et influentes, tant au sein de l’instance onusienne que de la communauté des climatologues. Pourquoi de telles sommités remettaient-elles en cause des conclusions officielles sur le point d’être publiées, et auxquelles elles avaient contribué activement ?

S’agissait-t-il d’un schisme au sein de la communauté scientifique associée au GIEC ? Invraisemblable, compte tenu de l’implication constante des scientifiques concernés dans la théorie d’un réchauffement climatique d’origine humaine et potentiellement catastrophique. S’agissait-il d’une démarche concertée au sein du GIEC pour corriger l’impression laissée par les explications douteuses de l’AR5 sur l’absence de hausse de température depuis 15 ans ? Mais ce-faisant, le GIEC aurait pris un risque énorme de décrédibiliser le rapport AR5, et donc tout le système.

La lecture de l’étude de mai 2013, et les profils de certains des rédacteurs fournissent des indications sur les motivations des auteurs. L’étude elle-même présente un calcul élémentaire à partir de deux formules très simples donnant la TCR et l’ECS en fonction des valeurs de forçage tirées de données d’observations sur la période 1970-2010. On en déduit les nouvelles valeurs que devraient prendre la TCR et l’ECS si les simulations avaient respecté l’évolution passée des températures. Les auteurs rectifient donc les résultats de modélisations très complexes au moyen de deux banales divisions, et la portée scientifique du document est fort mince. La méthode est d’autant plus problématique qu’elle présuppose que la totalité de la hausse des températures de la période 1970-2013 résulte du CO2 et des rétroactions à l’effet de serre qu’il engendre. Les auteurs prennent grand soin d’assurer que leurs résultats sont en plein accord avec ceux des modélisations précédentes, même s’ils sont sensiblement inférieurs, qu’on reste à l’intérieur des fourchettes, etc…

Outre les 14 rédacteurs-chefs du GIEC, on note la présence de Nicholas Lewis, mathématicien passionné de climatologie, devenu climatosceptique très actif, et intervenant fréquemment sur les blogs de McIntyre et Anthony Watts. Mais la rédaction principale de l’étude est à l’actif du couple Alexander et Friederike Otto, chercheurs à l’Université d’Oxford. L’un et l’autre ont une solide formation de physiciens, mais Friederike est titulaire d’un doctorat en philosophie des sciences et Alexander est docteur en économie, spécialiste d’évaluation des modèles climatiques et d’économie environnementale. Ce dernier est très impliqué en tant que consultant scientifique des autorités environnementales britanniques. Il fait également partie des auteurs-contributeurs de l’AR5 Groupe 1, ce qui porte à 15 le nombre d’auteurs impliqués dans le rapport du GIEC.

La presse britannique s’est empressée de demander à Alexander Otto et à ses coauteurs des explications sur les contradictions apparentes entre leur étude et les conclusions du GIEC. Leur réponse est que les nouveaux chiffres ne justifient absolument pas que l’on renonce à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Il apparait seulement que leur nouveau papier apporte des éléments qui rendront plus facile un accord international, en permettant une solution qui concilie préservation de l’environnement et développement économique, ce qui apparaissait de moins en moins possible avec les précédentes prévisions de températures. Le site britannique « The Carbon Brief » expose ces perspectives dans un article intitulé « Reconciling the science, economics and policy of climate sensitivity: would a lower value buy us more time? » http://www.carbonbrief.org/blog/2013/06/reconciling-the-science,-economics-and-policy-of-climate-sensitivity . Le Professeurr Kevin Anderson, Deputy director du Tyndall Center for Climate Change, résume et s’indigne : « scientists are pressured to tailor their arguments to fit “politically palatable” scenarios (on met la pression sur les scientifiques pour qu’ils retaillent leurs arguments pour les mettre aux mesures du ‘politiquement acceptable’) » http://peopleandnature.wordpress.com/2013/07/03/stop-tailoring-global-warming-scenarios-to-make-them-politically-palatable-leading-climate-scientist/ . Kevin Anderson est admirablement placé pour faire cette remarque, car le Tyndall Center réunit un aréopage de politiciens, hauts fonctionnaires, scientifiques et économistes gravitant autour des autorités environnementales britanniques. Et il ajoute, à propos de la concertation climatique internationale : « nombre de scénarios, sinon la plupart d’entre eux, sont complètement irréalistes en proposant des changements immédiats aux tendances courantes des émissions. En outre, ils persistent à négliger ce qui se passe en Chine et en Inde, et à ignorer comment la partie la plus pauvre du monde a besoin de plus d’énergie pour se développer et améliorer son bien-être ». Pour résumer, il n’existe de scénario acceptable, et des chances d’aboutir à un accord avec les pays en développement, que si les programmes de réduction du CO2 sont adoucis et étalés dans le temps. Et pour cela, on a besoin de la caution scientifique d’une sensibilité climatique révisée à la baisse.

Tout cela s’éclaire encore plus lorsqu’on prend connaissance d’une étude, économique celle-là, publiée quelques jours plus tard par Alexander Otto, associé à Benjamin Todd, éminent spécialiste de l’économie du risque climatique, et Myles Allen, l’un des coordinative lead author de l’AR5 signataire de l’étude scientifique du 19 mai. Elle s’intitule « Climate System Properties Determining the Social Cost of Carbon ». http://iopscience.iop.org/1748-9326/8/2/024032/article

Les auteurs s’attachent à relier les valeurs de TCR et d’ECS aux calculs économiques d’évaluation des dommages qui seront causés par le changement climatique. Il s’agit d’établir un «coût social du carbone» qui se chiffre en dollars par tonne de carbone émise. Dans cette étude, une valeur actualisée de US$ 30 est associée à une TCR de 1,3° C. Cela signifie que, dans un scénario aboutissant à cette TCR, chaque tonne de carbone émise aujourd’hui est responsable de 30$ de dommages futurs engendrés par les dérèglements climatiques. Si l’on fait le compte de ce que coûterait le cumul des émissions d’un tel scénario, on aboutit à la valeur astronomique 126 mille milliards de dollars ! Les autorités environnementales et les gouvernants sont friands de l’indicateur que constitue le « coût social du carbone », qui leur permet d’échafauder des budgets de lutte contre le réchauffement, de fixer le barème des taxes carbones, et le tout avec un minimum de réflexion.

La concomitance des deux articles dont Alexander Otto est le principal scripteur rend la manœuvre très claire. Il s’agit de se donner des arguments, en vue de la Conférence de Paris de 2015, pour proposer un accord aussi modéré que possible dans les contraintes à imposer aux diverses parties. Aboutir à un accord est crucial pour tous les protagonistes. Un échec conduirait à la fin du GIEC et de la CCNUCC, et au discrédit de tous les responsables qui ont imposé les politiques climatiques coûteuses qui sévissent depuis une quinzaine d’années. Au contraire, un accord qui atténuerait les diminutions d’émissions des pays développés et laisserait augmenter dans certaines limites celles des pays en développement sauverait la face, et surtout justifierait la poursuite de taxations du carbone et de soutien à une économie verte qui sans cela s’effondrerait.

Halte à la manipulation, halte à la gabegie, halte à la corruption de la démocratie

Ainsi va la climatologie ! On ne parvient pas à un accord politique sur les bases scientifiques actuelles ? Alors on change la science. L’ONU et la CCNUCC se donnent une chance pour 2015, et espèrent s’assurer ainsi un siècle de survie. Les pays développés dépenseraient une modeste part des 126 mille milliards de dollars de coût social du carbone, à la satisfaction des dirigeants des pays en développement qui verraient leur consentement récompensé et rétribué, au grand soulagement aussi des filières de l’énergie verte et de tous ceux qui craignent la mort de la poule aux œufs d’or, et sept milliards de dupes seront invitées à applaudir ce triomphe historique de la science et de la raison.

Est-ce le GIEC qui a imaginé cette tortueuse démarche, ou sont-ce les gouvernements qui l’ont imposée au GIEC ? Peu importe. Cette affaire montre à l’évidence que cette organisation internationale défend avant tout un projet politique de société, et qu’elle favorise le développement d’un courant scientifique inféodé à des organes de gouvernement. Nous ne pouvons croire à cette science qui se déjuge au gré des impératifs de géopolitique. Il faut dire halte à la manipulation, halte à la gabegie, halte à la corruption de la démocratie.

Le GIEC a failli dans sa mission de nous éclairer sur les causes et les conséquences du changement climatique. Après vingt-trois ans de recherches coûteuses, mobilisant des moyens matériels et humains considérables, les questions posées au GIEC n’ont pas reçu de réponses convaincantes. Tous ceux qui ont été les complices de cette supercherie méritent l’opprobre, qu’ils aient agi par duplicité, opportunisme ou naïveté. Le GIEC a dévoyé la climatologie, qu’il faut remettre dans le droit chemin, car on ne peut conclure de son échec que l’action humaine n’a aucune conséquence sur le climat, et il faut que nous obtenions des réponses claires et crédibles sur le futur que nous bâtissons. Il faut libérer la recherche, les chercheurs et le débat scientifique des carcans qui les enferment dans un cadre de présupposés. De la liberté naitra la vérité, et alors seulement nous saurons s’il faut agir, et dans quel sens.

Liste des auteurs de l’étude « Energy Budget Constraints on Climate Response » :

Alexander Otto : Environ ment Change Institute Research Fellow on Climate Decisions, Oxford University http://www.eci.ox.ac.uk/people/ottoalex.php ,auteur-contributeur du rapport Groupe 1 de l’AR5

Friederike Otto : Post Doctoral Research Fellow, ECI, Oxford University

Nicholas Lewis : Mathématicien et physicien, expert réviseur de l’AR5

14 coordonative lead authors ou lead authors de l’AR5 Groupe 1 : Myles R Allen, Olivier Boucher, John Church, Piers M Forster, Nathan P Gillett, Jonathan Gregory, Gabriele Hegerl, Gregory C Johnson, Reno Knutti, Ulrike Lohman, Jochem Marotzke, Gunnar Myrhe, Drew Shindell, Bjorn Stevens.

Jean-Michel BELOUVE

3 commentaires sur “LE GIEC ET LA POLITIQUE, OU LA SCIENCE DEVOYEE

  1. Monsieur Belouve,
    J’ai lu avec intérêt votre nouvel article. Au-delà de la question même de savoir si oui ou non il y a réchauffement ou si oui ou non l’humanité a une responsabilité dans cette affaire, si vous m’avez lu, vous savez que je m’attache –à identifier les « solutions de remplacement concrètes, pragmatiques et efficaces applicables dès à présent pour éviter une éventuelle « catastrophe » futur (2100) sans engendrer maintenant (2013) d’impacts sociaux, environnementaux et financiers pires à l’échelle mondiale ». Faute d’autres réponse, je vois au moins dans ce que vous écrivez une bonne nouvelle considérant que somme toute, les « mauvaises » réponses seraient moins prégnante afin de garantir la survie de certains appendices onusien…
    Néanmoins je n’ai pu m’empêcher de faire le lien avec un des sujets récemment discuté par J. Curry, à savoir la note d’un certain Jon Foley. (http://judithcurry.com/2013/11/03/pragmatic-leverage-points-to-tackle-climate-change/). Avez-vous entendu parler de cette note, qu’en pensez-vous ?
    M’intéressant aux pressions que l’on pourrait exercer sur les pays émergents (1), je suis donc naturellement interpellé par les paragraphes suivants de la note de Foley que cite J. Curry « We also need to look beyond the energy sector for climate solutions. Yes, roughly 60 to 65 percent of the world’s greenhouse gas emissions stem from burning fossil fuels. But that means the other 35 to 40 percent of our greenhouse gas emissions come from other activities, which presents enormous opportunities for alternative climate actions. For the most part, these opportunities have been overlooked.
    With that in mind, consider the following planet levers to address climate change:
    – Tropical deforestation releases roughly 10 to 17 percent of global CO2 emissions. (…)
    – Agricultural Emissions. According to the U.N. FAO, roughly 75 percent of agricultural methane emissions come from livestock, and about 20 percent from rice fields. (…)”
    Je serais donc tenté de voir une nouvelle tendance se dessiner :
    A. Réduire de manière générale la pression de mesures contraignantes afin de ne pas se mettre tout le monde à dos et permettre donc la survie du GIEC
    B. Orienter le débat de sorte à remettre la pression sur les pays émergents (Amérique latine avec le thème des forêts tropicales ; Asie avec les rizières) considérant que l’on serait allé trop loin avec les principaux blocs occidentaux (USA, UE, ….)
    Fais-je fausse route ?
    Bien à vous
    (1) et leurs populations les plus pauvres que certains gouvernements pourraient s’empresser de mettre de coté si la contre partie financière est suffisament motivante!

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  2. @ Vistodelperu
    Vous évoquez des stratégies alternatives pour éviter une éventuelle catastrophe future, sans impacts immédiats « pires ». Mais si on considère que les conclusions du GIEC ne sont pas crédibles, on ne dispose d’aucune base d’appréciation sur l’éventualité de catastrophes futures. Le développement d’une climatologie biaisée nous a conduit dans une impasse. Hormis les modèles climatiques, rien ne permet de prévoir des catastrophes climatiques. L’impasse nous met dans l’impossibilité de faire des choix judicieux. Réduire les émissions de CO2 et de CH4 ? Comment pouvoir apprécier l’impact de telles mesures, en l’absence de bases permettant d’évaluer la portée de ces mesures. Pour le moment, je ne vois qu’une seule démarche de bon sens : réformer le fonctionnement de la recherche scientifique en la libérant d’un cadre rigide et biaisé, ouvrir toutes les voies de recherche à la climatologie, et attendre qu’elle nous apporte des éléments de connaissance mieux étayés.
    Cela n’empêche pas, bien sur, de poursuivre une politique environnementale soucieuse de la nature et de la préservation de ressources forestières qui offrent bien d’autres avantages que la seule capture du carbone. Mais concernant les émissions de GES agricoles, quels bénéfices tirer de leur limitation si un impact positif sur le climat n’est pas avéré ? Il faut savoir que le méthane ne s’accumule pas longtemps dans l’atmosphère, car il se dégrade chimiquement et se transforme…en CO2 en un petit nombre d’années.
    Vous dites qu’un accord à minima sur les émissions serait une bonne nouvelle, parce qu’il serait plus supportable qu’un accord plus contraignant. Je ne peux pas vous suivre ! Ou bien les dangers sont tels qu’une grande rigueur serait nécessaire, et un accord à minima serait inopérant, ou bien il n’y a pas de danger, et alors cet accord à minima ne se justifie pas. Cet accord à minima consiste à imposer aux pays développés des réductions d’émissions, mais laisser les pays en développement accroitre les leurs, et en plus leur donner de l’argent et des technologies pour qu’ils ne les accroissent pas trop. Cela revient à encourager le déplacement des productions émettrices de CO2 vers ces pays émergents pour que nous puissions continuer à consommer ces productions génératrices de carbone, du moins tant que nous pourrons continuer à nous endetter. Vous voyez où cela conduit nos sociétés occidentales.

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  3. Monsieur Belouve,
    Je pense que nous sommes globalement bien d’accord…J’ai peut être mal exprimé ma question qui s’inscrivait pour moi dans la suite d’échanges (parfois houleux) et surtout l’absence évidente de réponse dans le chef de certains réchauffistes. Cette question des alternatives crédibles et «moins pires» que le «mal» supposé montre à mon sens toute la limite du dogme climatique ! In fine, qu’il y ait ou non réchauffement et que cela conduise ou non à des catastrophe (ce dont je doute au plus haut point) ne présentent dès lors aucun intérêt qu’il n’existe pas actuellement de solution pragmatique… Faute d’alternative, on en revient à votre proposition initiale, qui me semble la plus correcte, laisser faire en attendant des sauts technologiques qui devraient se confronter naturellement aux réalités du marché (rendement, efficience, …) sans être artificiellement subventionnées (frein au développement puisqu’une technologie non efficace devient artificiellement rentable au travers de subsides !).
    Sur l’accord a minima, l’intérêt que je voyais était déjà de réduire les pressions que certaines «solutions» font peser sur les sociétés humaines (par exemple agro carburant et compétition à l’alimentation) et les économies (réduction de programme de soutiens à l’éolien, …). J’y vois un premier pas dans le sens d’une mise au placard progressive de la question climatique n’espérant pas réellement l’implosion de l’un ou l’autre organe onusien… trop de personnes étant trop impliquée que pour faire marche arrière !
    J’entends la crainte quant à l’endettement des sociétés occidentales et le point ou cela peut les mener. Celle que j’émettais portait sur le fait (un nouveau paradigme naissant ?) que :
    a. À vous lire il y aurait une volonté nouvelle de réduire les pressions de «mesures/solutions» climatiques afin de «pérenniser» le GIEC
    b. A lire J. Curry et ce qu’elle rapporte de Jon Foley, de reporter partie de la question sur les pays émergents.
    Je m’explique, par exemple, en (re)pointant maintenant du doigt que la déforestation tropical conduit à de 10 à 17% des émissions de CO2 et sur base de ce que vous expliquez dans votre article, ne dit-on pas en fait à certaines populations (en particulier USA, UE) « Catastrophe il pourrait y avoir, elle serait moindre que prévue antérieurement (ECS, TCR «corrigé») et en plus les pays émergents en sont aussi «responsables» (dédouanant partiellement au passage, pour ceux qui croient au rôle du CO2, la «responsabilité» des combustible fossiles) »
    Le corolaire vient alors par exemple que certains se plairont à critiquer l’Indonésie pour la déforestation et souligneront le risque de disparition de tel ou tel autre tigre (http://www.lalibre.be/actu/planete/oreos-et-gilette-accelerent-la-deforestation-5266475b3570dfa007840230) … oubliant au passage que le développement préindustriel de l’Europe s’est aussi fait au détriment de ses forêts primaires et la disparition du loup !
    Or je crois (et je peux me tromper) qu’une erreur de plus en plus fréquente est de considérer les pays émergents comme des concurrents et d’être alors tenté « d’étouffer leur croissance dans l’œuf »… si au passage on peut se servir du prétendu RCA tant mieux ! Or je pense que les pays émergents, outre que je vois mal pourquoi on les empêcherait de se développer, sont aussi -et peut être avant tout – des partenaires économiques qui part leur croissance et leur demande internes sont aussi des clients !
    Entendons-nous bien, je ne suis pas non plus contre le fait de de poursuivre une politique environnementale soucieuse de la nature et de la préservation de ressources forestières qui offrent bien d’autres avantages que la seule capture du carbone… Mais là encore, je pense qu’il faut savoir raison garder et ne pas perdre de vue le développement des populations. Plutôt que de lutter contre la déforestation, ne faut-il pas chercher à la rendre «acceptable» :
    – en appuyant les populations locales qui ont besoins de terre à la gestion de celles-ci (pratiques agricoles idoines, gestion de bassin versant, …),
    – en distinguant les zones de forêt qui doivent être maintenu et celle qui pourrait être exploitée, …
    Bien cordialement

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