LA DOUBLE NATIONALITE, OBSTACLE MAJEUR A L’ INTEGRATION

immigration 2

A l’heure où il devient évident que le principe de la société multiculturelle est un échec partout où elle fut imposée, il devient impérieux de revoir le problème posé par la double (et parfois triple) nationalité dont peuvent bénéficier certains « super citoyens » issus de l’immigration, et qui constitue à mes yeux un obstacle majeur à une intégration réussie.

Je les appelle des super-citoyens, parce qu’ils bénéficient d’avantages et de droits dont ne bénéficient pas les autochtones. Car le binational conserve l’intégralité des droits et obligations de son pays d’origine dans les limites éventuelles décidées par celui-ci, et acquiert l’intégralité des droits et obligations de sa nouvelle nationalité.

Ils disposent par exemple de droits de vote non seulement dans leur propre pays, mais également dans le nôtre, ce qui est totalement anti-démocratique notamment dans le cas de personnes issues de l‘Union Européenne. Selon les pays, ils y conservent tous leurs droits, notamment celui d’y avoir une activité politique, ou y restent soumis aux obligations militaires. Dans certaines circonstances, ils ont aussi la faculté de choisir la solution la plus avantageuse pour eux, selon le lieu où elle se présente.

Pour qui ne le connaît pas, Mehdi Carcela est un joueur de football qui évolue au Standard de Liège. Il est né et a vécu en Belgique, y a fait toutes ses études, a profité des facilités et des infrastructures de son pays d’accueil pour arriver parmi les élites du sport qu‘il pratique. Comme ses parents sont originaires du Maroc, il bénéficie automatiquement de la nationalité de ce pays en plus de la nationalité belge. Lorsqu’est venue l’heure du choix entre l’équipe nationale belge ou l’équipe nationale marocaine, il a choisi cette dernière. Ces avantages sont également favorisés par les instances internationales. Ainsi, pour rester dans le domaine sportif, les nouvelles dispositions de la FIFA permettent aux bi-nationaux de changer de nationalité sportive, et cela même après avoir été sélectionné par un autre pays.

Je considère les nouveaux Belges bénéficiant d’une double nationalité, comme demi-Belges, n‘ayant pour la plupart acquis cette nouvelle nationalité que pour des raisons uniquement administratives, et continuent à vivre une espèce de schizophrénie identitaire.

Or le choix de la nationalité du pays d’accueil doit être bien plus que cela, un véritable choix de vie et de société et non une simple acquisition à bon compte d’avantages de toutes natures.

L’octroi de la nationalité belge ne pourra être effective que suite à une demande expresse de l’intéressé majeur. Les autres moyens d’acquisition (par mariage, lieu de naissance etc..) seraient abrogés, sauf bien entendu pour les enfants nés d’un père ayant la nationalité belge exclusive au moment de la naissance.

Ce choix conscient et définitif devrait être obligatoire, et se ferait en deux étapes.

La première consisterait en une demande formelle, qui serait suivie d’une période probatoire de trois ans au cours de laquelle le postulant bénéficierait encore de la double nationalité. Il prendrait alors connaissance des conditions mises à l’obtention définitive de la nationalité belge. Cette demande ne pourrait être renouvelée. Pendant cette période, une implication dans certains faits délictueux pourrait aussi signifier non seulement la perte de tout droit à l’obtention de la nationalité, mais également l’extradition dans le pays d’origine.

A l’expiration de ce délai d’attente, l’octroi définitif aurait comme condition absolue la renonciation expresse à la nationalité d’origine. Lorsque le pays d’origine n’accepte pas cette renonciation (par exemple le Maroc), la nationalité belge pourra être retirée dès que le ressortissant aurait revendiqué sa nationalité d’origine pour quelque raison que ce soit, notamment pour obtenir un droit ou un avantage quelconque.

La renonciation à la nationalité d’origine devrait s’accompagner d’un engagement formel d’adhésion au respect et à la défense des valeurs que nous promouvons, dont notamment :

  • Le respect intégral des lois et règlements, des us et coutumes en usage dans le pays d’accueil.
  • L’égalité entre l’homme et la femme.
  • Le respect de la dignité de l’Homme, la lutte contre le racisme.
  • La défense de la démocratie.
  • La séparation entre l’Eglise et l’Etat.
  • La défense et le respect de ces valeurs, parmi d’autres, qui ne sont pas négociables, et ce même si elles ne sont pas toutes intégralement atteintes à l‘heure actuelle.

Ce processus serait également proposé aux personnes qui bénéficient déjà de la double nationalité.

Les problèmes qui se posent aujourd’hui par une immigration non contrôlée et souvent provoqués par des pressions communautaristes, sont essentiellement différents de la situation d’il y a cinquante ans, et il devient impérieux d’adapter nos lois et règlements en conséquence.

La situation de nos sociétés est potentiellement explosive et historiquement entièrement nouvelle, il importe de proposer des mesures adaptées et raisonnables, susceptibles de la maintenir sous contrôle.

Cette Europe tellement décriée par d’aucuns, reste pourtant l’ultime espoir pour de nombreuses populations dans le monde. Il me semble essentiel que ceux qui viennent y chercher un refuge et un avenir, le fassent en toute connaissance de cause et dans la volonté de s’y intégrer, sans renier pour autant ni ses origines ni sa spécificité.

Ce sera aussi la condition de leur accueil fraternel et sans réserves parmi nous.

Les velléités de certains d’importer ici et de reproduire dans de véritables ghettos des modes de vie qui furent souvent à l’origine même de leur départ vers nos cieux, est un non-sens absolu qui dissimule mal un arrière-plan politico-idéologique de reprise en main à caractère hostile et expansionniste.

D’ ACCORD ? PAS D’ACCORD ?? VOS COMMENTAIRES (mesurés) SONT BIENVENUS.

Jo Moreau

(illustration : infomigrants)

5 commentaires sur “LA DOUBLE NATIONALITE, OBSTACLE MAJEUR A L’ INTEGRATION

  1. A rapprocher également de la déclaration du Premier Ministre turc Recep Erdogan en visite en Belgique. Le 18/01/2009 il déclare à Hasselt devant ses compatriotes : « Apprenez la langue, devenez Belges mais ne vous assimilez pas »

    J’aime

  2. Quelques remarques:
    – Impossibilité pour les citoyens du royaume du Maroc de renoncer à leur nationalité d’origine… Un jeune d’origine marocaine né en Belgique et n’ayant jamais connu un autre pays que la Belgique, y ayant étudié et y travaillant et ne pourrait donc jamais obtenir la nationalité belge?
    – Le texte induit insidieusement l’idée des « profiteurs » Marocains et Turcs, de surcroit en état de double allégeance, des « traitres potentiels », des « barbares » inintégrables… Quid des Belgo-Français, Belgo-Italiens, Belgo-Israéliens qui ont la double nationalité? Sont-ils visés par votre approche ou bien aucun souci pour eux?
    – « Ne vous assimilez pas »: « s’assimiler » et « s’intégrer » sont deux notions totalement différentes. Les Francophones de la périphérie à Bruxelles doivent-ils s’assimiler aux Flamands? S’intégrer? S’insérer? Et les Wallons des Fourons? Doivent-ils s’assimiler à la Flandre?
    MERCI pour vos éclaircissements.

    J’aime

  3. Bonjour Batakli,
    Merci pour votre intérêt. Pour une de vos questions, la réponse se trouve déjà dans mon texte.
    Pour les Marocains, notamment, je n’ai jamais dit qu’ils ne pourraient acquérir la nationalité belge, mais : (…)Lorsque le pays d’origine n’accepte pas cette renonciation (par exemple le Maroc), la nationalité belge pourra être retirée dès que le ressortissant aurait revendiqué sa nationalité d’origine pour quelque raison que ce soit(…)
    Mon raisonnement est bien entendu valable pour les autres nationalités, notamment les Européens : (…)Ils disposent par exemple de droits de vote non seulement dans leur propre pays, mais également dans le nôtre, ce qui est totalement anti-démocratique notamment dans le cas de personnes issues de l‘Union Européenne.(…)
    La différence entre s’intégrer et s’assimiler est affaire de sémantique, et je ne pense pas que la majorité de la population, quelle que soit son origine, fera la différence. C’est ce que j’appelle jouer sur les mots…
    Il est malheureux qu’on ne puisse évoquer un problème aussi grave sans être automatiquement accusé de racisme, de rejet de l’autre, etc, ce qui est un moyen élémentaire mais efficace d’interdire toute discussion sur le sujet. Je rejette donc totalement vos accusations sur mes intentions soi-disant insidieuses. Si j’ai quelque chose à dire, je le dis clairement.
    Enfin, la situation belge est particulière dans le cadre d’un ex pays unitaire devenu fédéral. La grande majorité de la population francophone de Flandre y vit depuis des dizaines d’années, et sans bouger, se retrouve pratiquement dans un pays étranger. Qu’il y ait des responsabilités, je crois avoir déjà exprimé mon opinion, voir la catégorie ‘Belgique ».
    Amicalement,

    J’aime

Les commentaires sont fermés.